L'opération financière sur le casino inquiète les élus qui supputent sur le dessous des cartes.
Il s'agit juste de changer un nom sur ce contrat de délégation de service public qui lie la ville et le groupe Lucien Barrière. Ce nom, c'est celui du propriétaire des murs du casino qui n'est plus le groupe hôtelier mais la société Genefim, filiale de la Société Générale.
Récupérer de la trésorerie
Cette cession des murs du casino de La Baule (et de la galerie commerciale) s'explique par la stratégie internationale du groupe Barrière sur le financement de sa dette. Il a opté pour le « lease-back », par lequel une firme propriétaire d'un bien le cède à une société de crédit-bail qui le remet immédiatement à sa disposition moyennant un loyer. L'avantage pour le groupe est de récupérer de la trésorerie.
Et les hôtels ?
Vendredi soir, au conseil, on s'est questionné sur ce sujet puisque le casino rapporte chaque année des subsides à la ville. « Ça va avoir des répercussions sur nos finances : le loyer augmente de 2000 % en passant de 83 000 € à 1,8M € par an ! » a fait remarquer Erwan Le Moigne, de l'opposition de gauche. Le maire l'a rassuré en lui indiquant que le loyer n'intervient pas sur les 15 % du produit des jeux que reverse le casino. Pour autant, Yves Métaireau a partagé les inquiétudes de son opposant sur le patrimoine du groupe. « Si les hôtels devenaient déficitaires, verrait-on le groupe Barrière se dessaisir de son patrimoine immobilier ? » se questionne Erwan Le Moigne. « La seule chose inquiétante c'est qu'il est prévu qu'une partie des produits des jeux serve à investir dans les hôtels, donc on peut se dire qu'il n'y aura pas d'investissement dans l'hôtellerie », a commenté le maire.
Recette qui s'en va
Depuis quelques années, les casinos français connaissent une baisse de recettes liée à divers paramètres. Sur les finances locales, cela se traduit depuis deux ans par un manque à gagner de 300 000 € sur le produit des jeux que perçoit la ville. « La situation des casinos n'ira pas en s'améliorant et je pense que c'est une recette qui s'en va », a conclu le maire.
Prévoyant, ce dernier a demandé à ce que le futur plan local d'urbanisme ait une réglementation sur la transformation de certains hôtels (dont ceux de Barrière). Car le casino, c'est une chose, les palaces c'en est une autre.
(source : maville.com/M.C.)