Quelque 2.700 sites illégaux de jeux en ligne pourraient fonctionner en France après l'ouverture en juin du marché à la concurrence en raison du niveau de la fiscalité, des contraintes réglementaires et de l'interdiction de certains jeux, selon une étude réalisée par Francis Merlin, délégué général du Salon des jeux en ligne (monaco IGaming Exchanges) qui se tiendra dans la principauté du 11 au 13 octobre.
Il estime à quelque 450 millions d'euros le montant de la perte de chiffre d’affaires du marché français liée aux sites illégaux en 2011 et à 34 millions d'euros la perte des recettes fiscales. Selon son étude, de "nombreux joueurs" pourraient être tentés de continuer à jouer sur les sites illégaux : joueurs de casino et de bingo (qui resteront interdits) ou joueurs de poker, insatisfaits de l’offre prévue.
Le meilleur moyen, selon l'étude, pour limiter l’impact des sites illégaux sur le marché français serait de diminuer les contraintes fiscales pour inciter les opérateurs illégaux à prendre une licence en France et de proposer une offre de jeux plus large, pour que les joueurs délaissent les sites illégaux. En France, les opérateurs légaux vont être "durement pénalisés", estime l'étude, car les sites illégaux ne seront pas soumis aux règles du marché français "coûteuses à mettre en oeuvre" (fiscalité "élevée" et investissements publicitaires importants).
L'étude assure que les mesures mises en place en France pour lutter contre les sites illégaux "sont les plus répressives au monde" (blocage des sites, amendes, prison) mais "qu'aucune de ces mesures n'est réellement efficace, phénomène que l’on peut constater dans tous les autres pays qui les appliquent".
Actuellement, relève cette étude, 2 millions de joueurs fréquentent les sites illégaux, soit une perte du chiffre d’affaires pour la France d’environ 1,5 milliard d’euros et une perte de recettes fiscales de l’ordre de 112 millions d’euros. L’ouverture du marché français est prévue début juin, pour la Coupe du monde de football en Afrique du Sud (11 juin - 11 juillet). Le Parlement a définitivement adopté le 6 avril le projet de loi sur l’ouverture à la concurrence et à la régulation du secteur des jeux d’argent et de hasard en ligne (paris sportifs et hippiques, poker). Ce texte est actuellement examiné par le Conseil constitutionnel, saisi par le Parti socialiste.
(source : lefigaro.fr/AFP)