C'est fait. Le 9e casino de Belgique occupe désormais les étages supérieurs de Viage, au boulevard Anspach. Il remplace avantageusement l'implantation temporaire de la Madeleine, un peu glauque.
Et tandis que la bille roule, la Région se frotte les mains : les taxes sur les jeux rapportent 20 millions d'euros par an et la Ville engrange de son côté 3 millions (une redevance de 45 millions sur 15 ans). L'emploi ne perd rien au jeu : 1.200 personnes travailleront sur le site.
C'est que Viage n'est pas qu'un casino. Les Bruxellois connaissent déjà sa galerie commerciale reliant le boulevard à la place de la Monnaie. Intégré à un hôtel luxueux, le complexe compte également une vaste salle de spectacle où se dérouleront une multitude d'événements, de concerts et de soirées. Ce concept de casino intégré déployant faste et luxe, se retrouve désormais partout en Europe. Il manquait jusqu'à présent à Bruxelles.
Le casino bénéficiant d'une protection rapprochée, sa présence ne peut qu'être bénéfique à l'hyper-centre où l'insécurité, la nuit, est patente. Et puis, il éradique un chancre urbain de taille créé en 1983 lors de la faillite des galeries du « Grand Bazar du boulevard Anspach » (fondées en 1898). Le site fut racheté par la Ville en 1984 (9,4 millions d'euros) qui y créa le Centre commercial Anspach : commerces au rez et deux étages successivement loués à Virgin Megastore (1994), « Bruxelles 2000 » et Free record Shop (2001).
Le choix par la Région en 2002 du site d'Anspach (il était en concurrence avec le Midi et hippodrome de Boitsfort) pour l'emplacement du futur casino scella le sort des anciennes galeries. Deux ans plus tard, la Ville signait avec le casinotier viennois « Casinos Austria » (qui lui avait fait la meilleure offre) une convention d'exploitation de 15 ans. La Ville vendit les galeries à Fortis Real Estate. En principe, le casino devait ouvrir en 2007. Six ans se sont écoulés depuis la convention et il ne reste que 9 ans aux Autrichiens pour rentabiliser leur lourd investissement (40 millions). Ils misent sur un chiffre d'affaires de 60 millions et espèrent renouveler le contrat en 2019.
(source : lesoir.be/ROBERT,FRANCOIS)