trois questions à Jean-Luc Boussard, maire de Barneville-Carteret.
Le casino, annoncé pour l'été 2009, n'est toujours pas sorti de terre. Pour quelle raison ?
Aujourd'hui, on a le certificat d'urbanisme, le permis de construire et l'accord du ministère du Tourisme. Reste à obtenir l'accord du ministère de l'Intérieur, mais là il faudrait une manifestation de volonté de l'actionnaire. Or, l'actionnaire principal, qui était Cogit (Casinotier à Cherbourg, mais également Outre-Mer), à la suite des incidents de l'année dernière en Guadeloupe et en Martinique, m'a fait dire qu'il renonçait. Restent les autres actionnaires. Mais on est en crise économique et le métier de casinotier est en train d'évoluer complètement, avec notamment la concurrence d'Internet, l'évolution de la réglementation qui interdit de fumer à l'intérieur, les contrôles d'identité... La difficulté aujourd'hui c'est de trouver un investisseur fiable qui puisse être agréé par le ministère de l'Intérieur.
Que devient la DSP (Délagation de service public) ?
La DSP, consentie par mon prédécesseur en faveur de la société SAS Casino de Barneville-Carteret, est venue à expiration le 31 décembre dernier. On peut éventuellement la renouveler mais on n'a pas beaucoup de temps. J'ai dit aux actionnaires qu'il fallait qu'ils se hâtent parce qu'autrement j'allais reprendre ma liberté, et par conséquent lancer une recherche. D'ailleurs, je n'ai pas attendu, pour arriver avec des investisseurs que ça pourrait bien intéresser.
Comment comptez vous sortir de cette situation et que va devenir ce terrain vague de 12 690 m 2 à l'entrée de Carteret ?
J'ai une marge de manoeuvre relativement limitée. Si je pouvais trouver autre chose pour mettre à la place du casino, je le ferais tout de suite, mais je n'ai rien d'autre à mettre. Je rappelle que dans la DSP, le casinotier devait construire une salle de spectacle. Je souhaite maintenir cette salle mais je voudrais faire plus : un centre de congrès, on est à peu près sûr qu'il y a un marché aujourd'hui avec l'EPR, Areva... Dans la région, s'ils veulent faire un séminaire, ils sont obligés d'aller à Caen. On regarde ça avec beaucoup de sérieux. Ce n'est pas très compliqué à mettre en oeuvre et ce serait créateur d'emplois.
(source : ouest-france.fr)