L'établissement Barrière n'échappe pas à la tendance baissière du jeu, mais le succès et le niveau des mises au poker amortissent la chute
Triste réalité des chiffres. Au cumul des deux derniers exercices fiscaux (1), les casinotiers français voient leur produit brut des jeux (PDJ) reculer de 20 %. Dans le seul domaine des jeux, le casino Barrière de royan n'échappe pas à la tendance baissière. Gilles Vergy ne s'en inquiète pas outre mesure, pourtant. L'établissement qu'il dirige depuis un an se tient loin des - 9 % affichés globalement par la profession « et, fait historique, nous sommes cette année devant le casino de La Rochelle ». Établissement du même groupe, que dirigeait auparavant... Gilles Vergy.
Comment expliquer, en plein marasme, un résultat frisant le statu quo (2) ? « Nous avons eu la chance de voir la fréquentation du casino se maintenir cet été, grâce à un afflux touristique global que royan n'avait plus connu depuis peut-être dix ans », admet Gilles Vergy.
« Ça joue fort »
Le poker est presque un as dans la manche d'un joueur pour le casino local. Un atout précieux. Les deux tables ont donné, en 2009, un ballon d'air à l'établissement. « Les joueurs qui fréquentent nos tables ont une préférence pour les limites les plus hautes. Cet été notamment, la table à 500 euros a très bien fonctionné. Chez nous, ça joue fort », sourit Gilles Vergy, qui n'exclut pas, toutefois, d'ouvrir ses tables à des limites plus basses certains soirs de semaine, pour attirer de nouveaux joueurs.
Malgré un résultat que bien des casinos lui envieraient, le directeur du casino de Pontaillac ne fanfaronne pas. Seul lui importe le développement de l'établissement dont il a la charge.
À nouveau dirigeant, nouvelles orientations. Sans juger du parti pris et des expérimentations de son prédécesseur, Jean-Luc Zizzo, parti à Menton, Gilles Vergy a amorcé en 2009 un retour vers la clientèle majeure du casino local : les seniors.
Les dîners dansants sont revenus au premier rang des animations du casino. « Nous affichons complet, les gens viennent en tenue de soirée et nous font part de leur satisfaction », constate avec soulagement Gilles Vergy.
Un Xobam plus festif
Le directeur du casino royannais a conscience, toutefois, qu'il ne peut se montrer trop « segmentant » dans sa politique d'animation. Segmentant, dans son concept initial, le Xobam l'était peut-être trop. Rouvert en lieu et place de l'ex-Tropicana et ex-Scotch, le bar de nuit du casino se voulait « lounge », ambiance détendue très tendance.
Le concept n'a pas donné entière satisfaction, son ouverture, réduite à 4 heures, non plus. « Désormais, en ouvrant jusqu'à 5 heures, nous pouvons attirer une clientèle qui préférait aller en discothèque, justement à cause de l'horaire. Le bar se veut aujourd'hui plus dansant et festif encore qu'auparavant et continue à viser les faveurs des jeunes actifs. »
Un jackpot de 3 M€
Pour endiguer la chute des revenus liés strictement aux jeux, 100 casinos français, principalement des groupes Barrière et Émeraude, ont lancé en septembre dernier leur botte secrète : un jackpot progressif reliant 331 machines à sous. La barre des 3 millions d'euros a été franchie.
Le casino de royan rêverait, pour le bénéfice d'image que l'événement lui apporterait, que le jackpot revienne à l'un de ses clients.
(1) L'exercice fiscal des établissements de jeux s'étend du 1er novembre au 31 octobre. (2) Les jeux - machines à sous et jeux de table - ont généré un produit de 17 417 786 euros (avant impositions), contre un PBJ de 17 811 034 euros lors du précédent exercice.
(source : sudouest.com/Ronan Chére)