L'année 2009 a été particulièrement difficile pour l'établissement de jeux avec le départ de neuf salariés. Afin de garantir sa pérennité, la discothèque pourrait fermer en 2010
Le casino d'Hauteville- Lompnès est-il menacé ? Bernard Maclet, le maire de la commune se veut rassurant. « Le casino va mal, il est déficitaire mais sa survie n'est pas en cause ».
Claude Lescuyer, son directeur général, bien moins. « Peu d'entreprises dans la conjoncture actuelle peuvent se dire hors de danger. Le casino va-t-il fermer ? Je ne pense pas. Mais on ne sait pas jusqu'où cette situation difficile peut aller et la fermeture reste une menace ».
Retour en arrière. Au mois d'avril dernier, l'établissement se séparait de neuf de ses salariés. Ouvert en 2003, l'établissement du groupe Partouche, était sommé par ses actionnaires de procéder à des économies substantielles pour faire face à la crise et à une baisse du chiffre d'affaires de 8,5 millions d'euros en 2008. Ayant déjà supprimé la roulette et le black jack pour ne conserver que la boule et les machines à sous, l'établissement décidait également de réduire ses horaires d'ouverture entraînant la fermeture du restaurant le midi. Aujourd'hui, c'est celle de la discothèque l'Isba qui est envisagée. Elle pourrait intervenir dès le mois de janvier. Claude Lescuyer ne souhaite pas en dire plus pour l'heure sur la question du calendrier mais confirme que cette issue « est à l'étude ». Une mesure dont l'objectif serait de « garantir l'avenir de l'établissement ». Si elle devait se confirmer, de nouvelles suppressions de postes sont-elles à craindre ? Non, à en croire le directeur. « Cela concerne deux postes de serveurs ; ces personnes seraient reclassées. Les autres postes sont assurés par des sociétés extérieures ».
La gestion de cette salle par la mairie en vue de la louer est-elle envisageable ? « Trop tôt pour en parler », commente Bernard Maclet. « C'est envisageable. Mais il y a très peu de demande » estime de son côté le directeur du casino.
Personne ne veut croire à une fermeture définitive mais les perspectives n'inspirent pas à la confiance. Et le premier magistrat de la ville s'avoue impuissant. « Si le casino décide de fermer je n'ai aucun moyen de le maintenir conventionnellement ». D'ici là, ce sont les recettes de la ville qui en pâtissent. « Le casino représente 15 % des recettes de la ville. En 2008, le casino nous a reversé 523 000 euros. Cette année on table sur 450 000 euros. Mais ça sera peut-être moins » craint le maire. La possibilité de réduire le pourcentage du produit des jeux reversés afin de permettre au casino de passer cette mauvaise passe n'a pour l'heure pas encore été évoquée par les deux parties.
Pourtant les mois de septembre et d'octobre n'ont pas été mauvais. « Un feu de paille », calme immédiatement Claude Lescuyer. Sans donner de chiffres, il prévoit un chiffre d'affaires pour 2009 encore en baisse. De mauvais résultats expliqués par la crise économique. « Il y a des choses prioritaires pour les ménages en ce moment. Les activités de loisirs ne le sont pas » reconnaît-il. Il n'espère pas de regain avec les vacances de Noël et des sports d'hiver à proximité. « C'est une clientèle familiale qui vient à cette période, de journée ou de petit séjour et qui ne vient pas au casino. Notre problème est que nous sommes loin de tous les bassins de population » conclut le directeur.
(source : leprogres.fr/Bertrand Enjalbal)