Si le repli économique n'épargne pas ce secteur, les casinotiers du bassin cannois rivalisent d'astuces et d'investissements pour attirer les joueurs. Rien ne va plus dans les casinos ? Après les coups de boutoir de l'interdiction de fumer et de l'obligation du contrôle d'identité à l'entrée, la crise va-t-elle avoir raison du business des jeux ? A l'heure de la clôture de l'exercice, les casinotiers du bassin cannois sont unanimes : l'activité a chuté. Pour autant, chaque établissement a déployé sa stratégie pour contrer la morosité et doper les mises. Coûte que coûte. Pour preuve, la taxe 2009 perçue par la municipalité de cannes qui porte sur environ 10 % du produit brut des jeux est loin de dégringoler. De 9,2 M€ en 2008, elle passe à 9 M€ cette année, soit 5 % du budget municipal. « Certes, on était à 12 M€ en 2007, indique Max Artuso, élu délégué aux finances. Mais cannes résiste bien. Nos casinotiers sont dynamiques et se battent ». Mais chez Barrière, la chute est tout de même de 11 % sur les deux sites Croisette et Princes, soit un produit brut des jeux à 45 M€.
Barrière : 600 000 € pour de nouvelles machines à sous
« Pour beaucoup de ménages, en période de crise, les jeux de casino font partie des premiers postes à supprimer...» glisse Alain Fabre, directeur des casinos Barrière de cannes. Et les palissades du chantier du Palais des Festivals dissimulant l'entrée n'ont rien arrangé aux affaires : -12 % sur les bandits manchots sans parler des « high rollers » (gros joueurs) qui l'ont joué plutôt frileux cette année. Qu'à cela ne tienne : le groupe a revu l'aménagement du Croisette avant sa prochaine rénovation l'an prochain et a investi 600 000 € dans l'achat de nouvelles machines à sous. Notamment le Bank Buster unique en Europe ! Pour de nouveaux frissons...
Des frissons, les clients du Palm Beach en ont eu cet été. Et pas seulement au casino. Le credo du groupe Partouche ? La diversification des offres à l'Américaine ! Les discothèques, mais plus récemment la nouvelle plage branchée avec batailles au champagne et la fièvre du poker à vivre en short, sur la terrasse extérieure deux fois plus cliquetante que l'an dernier, telles ont été les armes anti-crise. « Alors qu'on avait chuté de 25 % les trois dernières années, on va finir 2009 à +12 % alors qu'on est à -10 % sur l'ensemble des 50 casinos Partouche » se réjouit Benjamin Abou, directeur du Palm Beach. Si le chiffre d'affaires atteint 19 M€ contre 16 Me en 2008, la fréquentation a tout de même diminué de 10 à 15 % sur l'année. Du coup, pour inoculer le goût du jeu aux novices, Partouche propose même des dîners spectacle incluant 5 € de jetons à miser. Sait-on jamais...
Royal Casino : 15 M€ de rénovation
Même stratégie à Mandelieu au Royal Casino. L'établissement qui appartient depuis 2006 au fond d'investissement français Financial Royal Resort a limité la casse. Les résultats n'affichent qu'1 % de décrue soit 22 M€ de chiffre d'affaires. « C'est plutôt positif, on a stoppé la grosse décroissance. En 2008, on avait chuté de 17 % » note Olivier Bader, directeur du casino. Du coup, Mandelieu va encaisser 2,6 M€ (contre 2,7 M€ en 2008, chiffres à fin septembre). Le ticket gagnant du Royal ? Une boîte années 80 le Bay Club, deux bars, deux restaurants avec dîner-concert au Purple Lounge au prix d'appel de 24 € le menu ! Tout a été rénové l'an dernier pour 15 M€ dans une logique de divertissement tous azimuts. L'objectif est clair : « drainer un public qui ne joue pas habituellement en lui proposant une soirée d'émotions de A à Z ». En zest d'émotions supplémentaires, des danseuses se déhanchent désormais sur des minipodiums aux rideaux perlés au milieu de la salle de jeux. De quoi émoustiller les portefeuilles et titiller les barakas...
(source : nicematin.fr/Gaëlle Arama)