Elle s'avance, accompagnée de son mari. Pour en finir. Et tenter de corriger par sa rectitude à la barre le faux pas qui les a fait trébucher. Elle était caissière au casino de Capvern ? Accusée d'avoir détourné 13.591 €, elle a été licenciée. Première sanction qui ne la dispense pas de répondre, à présent, des faits devant la justice, son époux comparaissant pour « recel », ayant profité d'une partie de l'argent avec elle.
Un détournement qu'elle a reconnu dès que confondue, en juillet dernier. Des anomalies du côté des machines à sous, des écarts pouvant aller jusqu'au millier de pièces… Depuis le début de l'année, la police judiciaire de Bayonne avait en effet mis la caisse sous surveillance.
« Comment vous y preniez-vous ? », interroge la présidente. « Je retirais des pièces avant de donner les avances machines, j'en prenais aux clients et en rentrant chez moi, je mettais tout dans une enveloppe, avec l'argent des pourboires », explique-t-elle.
5. 900 € que les enquêteurs retrouveront ainsi et qui seront placés sous scellés tandis que, signe de bonne volonté, elle déposera un chèque de 7.001 € pour commencer à rembourser. Et un vol qu'elle explique ainsi, maintenant… « J'avais des difficultés avec le directeur, je vivais un véritable harcèlement
[…] C'était une forme de vengeance pour moi. » Justification que n'admet pas la partie civile en réclamant 1 € de dommages et intérêts pour le casino : « Il ne faut pas tout mélanger ; quand on s'estime harcelée, on dépose plainte ». Mais la partie civile qui a « une bonne nouvelle » pour la prévenue. Elle doit moins que prévu : « 9. 021 € au total », calculs précisés. « Faits reconnus, technique bien rodée », relève le ministère public, blâmant alors « l'atteinte à la relation de confiance qui doit exister entre employeur et employé », avant de réclamer 6 mois avec sursis, 2 ans de mise à l'épreuve, le remboursement du vol, l'interdiction d'une profession avec maniement d'argent pour elle ainsi que 3 mois avec sursis pour le mari. « Non pas excuser, mais expliquer », commence l'avocat. Qui, demandant l'indulgence du tribunal, revient alors sur le harcèlement. Car à l'époque des faits, cette caissière « consultait déjà un psychologue » quant « à la maltraitance subie dans le cadre de son travail, laquelle entraînait un état anxieux et dépressif ». Argument sans effet sur le tribunal. Il suit quasiment à la lettre le réquisitoire du ministère public pour sanctionner l'impair. Et passe au dossier suivant.
(source : ladepeche.fr/Pierre Challier)