Joacasino. Le chiffre d'affaires souffre, le casino s'adapte aux nouveaux comportements. Le poker séduit une nouvelle clientèle, le « jackpot » doit la consolider
La crise économique a eu une incidence directe sur la fréquentation des casinos. Celui de Saint-Jean-de-Luz n'échappe pas à la règle. « Notre chiffre d'affaires est en baisse depuis deux ans, on souffre, on fait le dos rond et l'on économise », explique Nicolas Jacquemin, le directeur de Joacasino.
Rationalisation des coûts, quelques départs à la retraite non remplacés, les recettes habituelles pour diminuer les dépenses. Le contrôle des entrées, les jeux en ligne sur internet, et l'interdiction de fumer n'ont rien arrangé. Pour autant, le casino ne se prive pas de développement.
Pour endiguer la baisse des jeux de table classique, il a investi dans deux tables de poker en avril. « Il y avait une demande, cela fait partie de l'évolution des jeux. Grâce au poker, nous touchons une nouvelle clientèle, plus jeune, qui n'est là que pour ça, et revient régulièrement », constate Nicolas Jacquemin. La médiatisation du poker a rendu ses parties populaires et détachées de l'image des salles sombres et enfumées relayée dans les films de série B.
Des tournois pour bientôt
D'autant que le casino luzien fixe la mise (abordable) à 50 euros. « On va mettre en place, d'ici à la fin de l'année, des tournois multitables pour dynamiser encore un peu plus cette nouvelle offre », précise le directeur de Joacasino.
Nicolas Jacquemin mise également sur une nouvelle machine à sous en réseau qui fait gonfler les gains (lire par ailleurs). Toujours dans l'idée d'attirer une nouvelle clientèle qui se heurte parfois au « qu'en dira-t-on » véhiculé par le casino.
Une carte de fidélité vient également de voir le jour avec un système de points qui donne des réductions au restaurant du casino. Car la baisse de fréquentation de ce dernier influe directement sur le nombre de couverts en salle.
Le directeur travaille avec Brice Granger, son nouveau responsable « activités périphériques » (restaurant et bar), à une redéfinition de la carte, et la poursuite des soirées animées.
Ils rejouent moins
Nicolas Jacquemin reste optimiste. « La fréquentation est en baisse, mais depuis le mois d'août, on constate une stabilisation du nombre d'entrées, concède-t-il. On constate aussi que les dépenses sont moindres. Quand une personne gagne, elle a davantage tendance à conserver son argent, elle rejoue moins son gain qu'il y a quelques années. C'est un nouveau phénomène lié aussi au profil des nouvelles personnes qui entrent au casino ».
Toujours dans le souci de soigner son image, l'établissement forme son personnel (46 équivalents temps plein) à la sensibilisation de l'addiction aux jeux, et de l'accompagnement des joueurs. Le casino abat ses nouvelles cartes.
(source : sudouest.com/Pierre Sabathié)