Paris sportifs . Feu vert de Bruxelles au projet de loi sur l’ouverture du marché des jeux en ligne en France en 2010. De quoi susciter les convoitises.
Le juteux gâteau des paris sportifs en ligne devrait bien être servi début 2010. Selon le Figaro d’hier, la Commission européenne a donné son accord au projet de loi français consacré à l’ouverture du marché des jeux en ligne. Si bien que le texte, attendu à l’Assemblée début octobre, est promis pour le printemps.
Sociétés de paris en ligne, clubs, organisateurs de compétition, fédérations, ligues professionnelles et une partie des médias, tous étaient très désireux de voir le gouvernement s’entendre rapidement avec l’Europe. Car tous veulent avoir leur part de ce marché, jusqu’alors sous monopole du PMU et de la Française des jeux, estimée à « 2 ou 3 milliards d’euros » annuels par le ministre du Budget.
Sous ces amicales pressions, Bercy semble avoir dû manger son chapeau pour contenter Bruxelles. Notamment sur le système de licence nationale que la France voulait imposer afin de mieux contrôler le marché. Paris doit laisser le champ libre aux sociétés déjà autorisées par d’autres États membres, dont certains à la législation moins regardante qu’elle. En échange, l’Europe reconnaît au mouvement sportif son droit de propriété sur les compétitions qu’il organise. La Commission admet aussi le plafonnement du taux de rémunération des joueurs, manière trouvée par Bercy pour éviter que la machine à cash ne s’emballe. Mais Bruxelles remettra son nez dans tout cela en 2012.
L’Olympique Lyonnais, qui n’a pas hésité à prendre pour sponsor le maillot d’une société de paris sportifs en ligne, dont la publicité est pourtant interdite en France jusqu’au changement de loi, sera sûrement content de la nouvelle. Tout comme certains médias qui, comme RTL avec la Française des jeux, RMC avec Unibet, Europe 1 et Betclic, ou TF1 avec sa filiale anglaise Eurosportbet, sont déjà liés à des sites de paris. Le gouvernement a même promis aux casinos, pourtant premières victimes de cette libéralisation, de futurs allégements d’impôts…
(source : humanite.fr/Stéphane Guérard)