Hier après-midi, une dizaine de salariés de l'établissement JoaCasino d'Uriage ont laissé de côté le bruit des machines à sous et le décor feutré de l'établissement de jeux pour manifester juste devant, sono de la CGT à fond, drapeaux déployés et tracts et pétitions en mains. La CGT a organisé cette mobilisation pour protester contre le licenciement de roselyne Termat, cadre de JoaCasino, et membre du syndicat.
« Elle a été licenciée vendredi dernier, sans avoir reçu le courrier lui notifiant son renvoi », s'insurge Franck Clet, délégué CGT au sein de l'établissement. Mais pour rencontrer la première concernée, il faudra attendre : « roselyne n'est pas là aujourd'hui. Au bord de la crise de nerfs, elle est tout de même partie faire un voyage qu'elle avait financé depuis longtemps. » La CGT, seule à l'origine du mouvement (la CFDT n'y a pas pris part), dénonce le motif du licenciement : « La direction parle d'un motif disciplinaire. Pour nous, il s'agit d'une mesure économique », assure M. Clet. Selon lui, la baisse de fréquentation des casinos, la conjoncture économique difficile et l'attente des actionnaires « feraient pression sur les effectifs » : « Actuellement, nous sommes 83 salariés. Nous étions 91 en janvier. »
De son côté, la direction du JoaCasino d'Uriage dément les accusations quant au motif du licenciement : « C'est une personne dynamique, reconnue, mais qui a commis une faute grave, le non-respect d'une procédure », explique Alain Le Gars, directeur responsable de l'établissement. « Pour preuve, nous avons lancé un recrutement interne au groupe. Si c'était un licenciement économique, nous ne la remplacerions pas. » Quant au procédé, « on peut, dès le lendemain de l'envoi du courrier, informer la personne de son licenciement sans qu'elle l'ait réceptionné ». Pour ce qui est du nombre de salariés, « deux personnes en congé maternité doivent bientôt revenir. C'est sûr, cela ne fait pas le compte. Le reste, c'est ce que j'appelle le "turnover". Par ailleurs, dans la semaine qui arrive, nous allons procéder au recrutement de quatre salariés. »
Par cette mobilisation, la CGT a souhaité se faire entendre, espérant « établir le dialogue avec la direction et obtenir la réintégration de Mme Termat ». Et annonce déjà de porter l'affaire aux Prud'hommes.
(source : ledauphine.com/Audrey CARON)