Dans la nuit de vendredi à samedi, une trentaine de personnes jouaient dans létablissement de jeu saint-gervolain. À l'intérieur, dans l'entrée, deux vigiles veillaient. La routine, quoi. Mais à minuit trente, tout a basculé.
Une voiture de marque allemande, gris métallisé, s'est arrêtée devant le casino. Dedans, quatre hommes. Trois d'entre eux sont sortis, cagoulés et vêtus de sombre, tandis que le quatrième restait au volant du véhicule.
Immédiatement, deux de ceux qui ont surgi de la voiture, armés, ont tenu en joue les vigiles et leur ordonnaient de se coucher à plat ventre.
Le premier obstacle franchi, l'un des braqueurs restait près des deux solides gaillards allongés, les tenant en respect avec un pistolet pour leur interdire toute initiative. Pendant ce temps, ses deux complices entraient dans l'établissement. « Ils ont crié à tout le monde de se coucher et que si personne ne faisait d'histoire, tout se passerait bien », explique un témoin.
Puis, les deux hommes se sont dirigés vers la caisse et se sont fait remettre la recette. L'un, armé d'un fusil de chasse, est resté en retrait, surveillant les clients, tandis que l'autre, désarmé, tendait un sac rouge pour récupérer son butin.
Dès le forfait terminé, les trois hommes sont ressortis, se sont engouffrés dans la voiture qui les attendait et le chauffeur a mis les gaz. Le tout se serait passé en moins de deux minutes, selon les témoins. Rapide et efficace ? Oui et non...
« C'est prendre
beaucoup de risques
pour une telle somme ! »
Selon un témoin, l'un des braqueurs au moins n'était pas un pro. « Celui qui tenait en joue les deux vigiles tremblait beaucoup », explique-t-il. Quant aux autres, leurs vociférations dans l'établissement de jeux ne confortaient pas la thèse des braqueurs habitués du fait.
« C'est vrai qu'ils ont fait très vite, explique le responsable de la sécurité du casino. Ils avaient dû repérer les lieux avant leur braquage ». Un fait par contre ne concorde pas du tout avec le professionnalisme de cette affaire : la hauteur du butin. 8 000 euros... « C'est prendre beaucoup de risques pour une telle somme », admet le même homme de la sécurité.
Sitôt les braqueurs partis, les portes du casino étaient bouclées et les clients pris de panique, calmés. Dans le même temps, la gendarmerie intervenait.
Pour eux, place à l'enquête minutieuse, car si les témoins ont pu décrire la voiture, ils confient ne pas avoir pu reconnaître les trois hommes cagoulés.
Hier, l'heure était plutôt à rassurer clients et employés victimes de ce braquage. « Ce n'est pas facile de vivre normalement après une telle affaire, convient un responsable de l'établissement. Les gens perdent confiance, ont peur que ça se reproduise ».
Une cellule psychologique a été mise en place par les responsables du groupe Tranchant ; cellule qui devrait encore être présente aujourd'hui, disponible et à l'écoute de tous ceux qui en exprimeront le besoin.
(source : ledauphine.com/Philippe CORTAY)