Selon une étude de l'institut Ipsos Media CT, 20 % des joueurs en ligne dépensent plus de 50 euros par mois dans des jeux d'argent. La libéralisation du marché prend du retard.
Plus de trois millions de Français jouent déjà sur Internet à des jeux d'argent et plus de 20 % d'entre eux y consacrent plus de 50 euros par mois, selon une enquête réalisée en juin par l'institut d'études Ipsos Media CT que révèle LeFigaro. Les internautes interrogés par l'institut de sondage savent pour la plupart (68 %) que le marché n'est encore ouvert à la concurrence - seuls les sites du PMU et de La Française des jeux sont en effet autorisés en france en attendant la libéralisation du marché début 2010.
Pourtant, 10 % d'entre eux jouent déjà sur des sites de poker, casino et paris sportifs non autorisés (comme Bwin, Unibet, Betclic…). «Les Français sont joueurs, ils n'ont pas attendu l'ouverture du marché prévue par le gouvernement début 2010 pour profiter de l'offre existante sur Internet», explique Juliette Delfaud, directrice du développement en charge de l'étude chez Ipsos Media CT. Bien qu'au courant de la libéralisation qui se prépare, la majorité des internautes (47 %) n'en connaît pas les contours. «Elle croit que tous les jeux d'argent vont être autorisés, y compris les machines à sous et la roulette, ce qui ne sera pas le cas», précise Juliette Delfaud.
Un public masculin
Les joueurs sur Internet le font pour gagner de l'argent et le plaisir de gagner, mais aussi pour prendre du bon temps et jouer confortablement chez soi. Qui sont-ils ? Des hommes surtout : ils représentent 71 % de la clientèle de La Française des jeux et du PMU en ligne et 59 % des autres sites. Dans une proportion «relativement élevée sur les sites non autorisés», il s'agit d'étudiants et de lycéens (24 % des joueurs de ces sites alors qu'ils ne représentent que 18 % de la population internaute française). Selon l'étude d'Ipsos, 43 % des joueurs jouant sur des sites «illégaux» dépensent plus de 20 euros par mois, «ce qui est déjà beaucoup», selon Juliette Delfaud. Mais dans une proportion quasi équivalente, ils sont 45 % à ne miser que 1 à 5 euros par mois sur ces sites. Sur les sites du PMU et de La Française des jeux, 45 % des joueurs dépensent plus de 20 euros par mois, et 37 % entre 1 et 5 euros.
Cette étude permet pour la première fois de dresser le profil du joueur français sur Internet avant la libéralisation du marché. Cette ouverture à la concurrence des jeux d'argent sur Internet prend du retard. Selon les déclarations de Jean-François Lamour, rapporteur du projet de loi sur les paris en ligne, elle ne serait effective qu'en février ou mars et non plus tout début 2010. «L'objectif est d'être prêt pour la Coupe du monde de football en juin 2010», déclare-t-il au Figaro. Le projet de loi passera en commission des finances le 21 juillet, intégrant déjà des amendements. Le Comité olympique, par exemple, souhaite plus de financement pour le sport, en augmentant le prélèvement sur les mises des paris sportifs de 1 % à 1,8 %. Les communes accueillant des casinos demandent plus de prélèvement sur le poker.
Débat à l'Assemblée à la rentrée
Dans un premier temps, la france a répondu «point par point mercredi» à l'avis circonstancié que lui avait adressé Bruxelles, lui demandant de modifier et clarifier certains éléments.
Selon nos informations, dans son appréciation des candidats à une licence en france, le gouvernement a finalement accepté que l'autorité de régulation tienne compte des contrôles auxquels sont déjà soumis les opérateurs détenant une licence dans d'autres pays. Il a, par ailleurs, maintenu, en le justifiant, le plafonnement des gains reversés aux joueurs entre 80 % et 85 % des mises. Le débat à l'Assemblée nationale, qui aura lieu «fin septembre, début octobre», selon Jean-François Lamour, s'annonce très animé.
(source : lefigaro.fr/Mathilde Visseyrias)