Le groupe Barrière a annoncé récemment des résultats en baisse, tout en confirmant l'ouverture de son hôtel-casino à Lille. Précisions avec Patricia Legros, directrice générale du futur complexe.
Propos recueillis par ALICIA GAYDIER pour la Voixdunord.fr
> Quelles incidences la baisse du chiffre d'affaires du groupe peut-elle avoir sur le projet lillois ?
« Ce problème conjoncturel ne change rien au projet lillois. Le secteur des casinos a subi d'abord l'interdiction de fumer au 1er janvier 2008, puis l'impact de la crise économique. Au niveau national, la baisse de notre chiffre d'affaires est de 12 % depuis le début de l'année - baisse qui vient s'ajouter à cette de 15 % l'année dernière. C'est énorme. On n'a jamais connu cela. Mais le groupe se projette dans l'avenir.
Et le site de Lille est un de nos projets européens d'envergure. »
> Pas de changements en vue, donc, tant en terme de délais que d'emplois ?
« nous tablons toujours sur une ouverture en novembre pour la partie casino-théâtre, et en février 2010 pour l'hôtel. Le complexe devrait s'appeler "Hôtel casino Barrière Lille". À terme, il comprendra un hôtel de 142 chambres, trois restaurants, quatre bars, un théâtre de 1 200 places et deux salles de jeux sur deux niveaux. nous avons déjà embauché 125 personnes pour notre casino temporaire. Et nous tablons sur 320 à 350 emplois, directs et indirects, pour la première année du complexe. nous allons notamment renouveler notre partenariat avec la Mission locale pour ouvrir une nouvelle "école de jeux". »
> Quels objectifs vous fixez-vous ? Et quelles retombées pour la ville de Lille ?
« nous sommes soumis à une fiscalité très particulière. nous reversons 15 % du produit brut de nos jeux à la ville. Mais je ne projette pas déjà mon produit brut... Il m'est donc difficile d'estimer les retombées pour la ville. Malgré tout, nous restons optimistes pour une reprise de notre activité début 2010. Il est toujours difficile de faire des projections en période de crise. nous sommes donc prudents, mais ambitieux. »
> L'ouverture d'un établissement provisoire vous permet-elle d'ajuster votre projet ?
« On ne peut pas comparer l'un et l'autre. L'Avant-première, fait 900 m². L'Hôtel casino Barrière Lille en fera 18 000. Ce n'est pas la même offre. Le premier avantage du provisoire est que nous avons formé une partie du personnel. Le second est qu'il nous a permis de tester les habitudes de consommation dans la région, où nous ne sommes pas implantés. Par exemple, nous avons été très étonnés de l'engouement pour les jeux de table. Il y a une vraie culture du jeu dans la région qui fait que, malgré la crise, nous avons conservé un projet ambitieux. »
(source : lavoixdu
nord.fr/ALICIA GAYDIER)