Suite à de mauvais résultats, l'établissement de jeux se voit contraint de procéder au licenciement de six de ses 43 employés permanents des jeux
A quelques mois du démarrage de la saison estivale, le groupe TH Finances doit licencier six salariés, sur les 43, en contrats à durée indéterminée au casino de capbreton pour cause de mauvais bilan financier. Ces employés des jeux ont moins de deux ans d'ancienneté. Bernard Gasquy, le directeur de l'établissement, avoue ne pas avoir d'autres solutions. « Nous ne le faisons pas de gaieté de coeur mais pour pérenniser et sauvegarder l'entreprise.
Sur les quatre derniers mois, nous avons un produit brut des jeux de table de 15 000 euros pour une masse salariale de 73 000 euros, c'est vous dire », résume-t-il. « Nous avons resserré la gestion et la publicité et la direction ne prend plus de dividendes depuis 5 ans. »
Lors du bouclage de l'exercice au 31 octobre 2008, le groupe accusait pour le casino une perte sèche de 258 000 euros, plombée par une crise économique durable, par l'interdiction de fumer et par l'obligation du contrôle d'identité. Un avenant au cahier des charges de la délégation de service public liant TH Finances à la commune avait notamment permis en décembre la diminution du loyer de 490 000 à 390 000 euros et la réduction du prélèvement communal sur le produit brut de 15 à 10 %. Une disposition uniquement pour l'exercice 2009.
Reclassés en saisonniers
Ces licenciements démontrent que cela n'a pas suffit à maintenir la tête du casino hors de l'eau. Par une lettre du 23 février, Bernard Gasquy a demandé au ministère de l'Intérieur l'autorisation de réduire le parc des machines à sous de 65 à 50 et de supprimer une table de jeux, le Texas Hold'em Poker, avec comme conséquence, une réduction de l'effectif du personnel des jeux.
Cette requête a été présentée en pré-commission fin mars devant les élus de la commune, puis en conseil municipal mardi dernier.
Ce soir là, le rappel des licenciements jette un froid dans l'assemblée des édiles. « C'est un avis important que nous avons à donner ce soir », affirme Jean-Pierre Dufau, le député-maire de capbreton. « Je ne suis pas persuadé que de ne pas prendre cette décision simplifierait les choses », continue l'élu et les interrogations demeurent, même au sein de la majorité. « Les personnes licenciées doivent être suivies par le casino et la mairie », demande Martine Salmon.
Bernard Gasquy s'est engagé à ce qu'ils soient prioritaires en cas de réembauche, sachant que le contexte de l'emploi n'a pour l'instant permis qu'un reclassement en contrat saisonnier. « Je ne suis pas persuadé que cette demande nous assure l'avenir du casino. Ce qui me chagrine, ce sont ces déplacements qui ont déjà commencé, des gens sont déjà en mutation et ça continue à se faire comme si de rien n'était », continue Alain Larrieu.
Décision finale
Stéphanie Dubarry, la tête de liste de l'opposition, reste sceptique quant aux conséquences. « J'espère que la succession des mauvaises nouvelles concernant le casino va s'arrêter ». « Toute entreprise en période de crise cherche à réduire la voilure, continue le député justifiant la démarche de réduire le parc machines à sous. Son nombre ne détermine pas le chiffre d'affaires ».
Une information confirmée par le directeur qui explique que le produit des jeux était supérieur avant l'augmentation à 65. Alain Larrieu et, par procuration, Jean-Yves Sorin, s'opposent et les élus d'opposition s'abstiennent sur cet ordre du jour, finalement voté
La décision finale sera prise par la Direction des libertés publiques et des affaires juridiques du ministère de l'Intérieur. Si la conjoncture le permet à moyen terme, Bernard Gasquy n'exclut pas de demander une nouvelle augmentation du parc machines.
(source : sudouest.com/Fabien Rabatel)