Colony Capital a jusqu'au 31 mars pour exercer son option de vente de 15 % du groupe Barrière à Accor.
Ce lundi ou demain au plus tard, Accor saura s’il doit racheter à Colony Capital sa participation de 15 % dans le groupe Barrière, ou si le fonds décide de reporter cette transaction d’un an. Il semble logique que Colony profite de la fenêtre de sortie qui lui est ici offerte : au bout de quatre ans, il pourrait réaliser une plus-value de l’ordre de 15 à 20 %. Pour concrétiser cette transaction, le fonds d’investissement américain n’a même pas besoin de faire valoir sa position de premier actionnaire d’Accor (il contrôle 30 % de son capital avec Eurazeo). Le groupe hôtelier s’est engagé en 2003 sur cette option d’achat (put).
La balle est donc dans le camp de Colony. Sébastien Bazin, le responsable du fonds en Europe, est en ce moment au siège américain pour décider avec le comité d’investissements s’il exerce ou non son option. Il devrait faire connaître sa décision mardi dans la journée. Dans l’affirmative, il demandera aussi au groupe Barrière le remboursement d’un prêt de 100 millions d’euros consenti sous forme d’obligations remboursables en actions. Les deux opérations sont liées depuis l’origine.
Recul des activités
Si l’option de vente est exercée, Accor, déjà actionnaire de Barrière, se retrouvera avec une participation de 49 % du capital, face à la famille Desseigne, qui conservera une majorité de 51 % dans le capital de l’exploitant de casinos. Récemment, le président du groupe Accor, Gilles Pélisson, n’avait pas caché son intention de revendre dès qu’il le pourrait cette participation non stratégique dans un secteur qu’il juge « en grande difficulté ». Le secteur des casinos de France a essuyé un recul de 10 % de son activité l’an passé.
Le coût financier de cette opération est inscrit dans les comptes d’Accor à hauteur de 250 millions d’euros. Ce montant inclut la consolidation de 110 millions d’euros de dettes supplémentaires et un montant de 140 millions correspondant à l’évaluation effectuée en 2003 de la valeur d’acquisition de 15 % supplémentaires du capital de Barrière. Cette dernière ne préjuge pas du prix qui pourrait être retenu. D’autant que, depuis 2003, le groupe Barrière a ouvert de nouveaux établissements à Toulouse et Lille et il vient d’inaugurer un complexe hôtelier de luxe à Marrakech. Le prix d’exercice du put dépendra de pas moins de cinq évaluations, qui viennent d’être réalisées par des banquiers. Les deux estimations extrêmes seront écartées et une moyenne des trois autres sera retenue sur la base de règles fixées dès 2003.
(source : latribu
ne.fr/Hélé
na Dupuy)