Le 6 mars, à Palavas, Marie-Hélène a raflé la plus grosse somme jamais délivrée par une machine à sous en France. Un gain revendiqué par un autre client du casino, Francis.
« On me traîne dans la boue. Je suis en permanence humiliée. Par les commentaires qui ont été faits dans une certaine presse me présentant comme une vieille radine, dans le regard des gens de mon quartier aussi parfois... » Marie-Hélène est manifestement à bout. Bien loin du bonheur qui l'a envahie le 6 mars quand le directeur du casino de Palavas-les-Flots (Hérault) lui remettait un chèque géant de 2 174 667, 15 €.
Dans quelques jours, elle sera entendue comme témoin dans le cadre de la plainte déposée par Francis B. En effet, l'homme qui a appuyé sur le bouton, stoppant ainsi la machine à sous, revendique aujourd'hui le gain de ce Mégapot.
« J'avais beaucoup de projets pour mon entourage et quelques personnes, mais aujourd'hui j'ai parfois envie de brûler tout cet argent. Je vis un véritable cauchemar. Vous savez, après avoir gagné, j'ai invité à dîner Francis, sa femme et d'autres amis qui m'ont félicitée. Ce soir-là, dès ma sortie du casino, et parce que sur moi je n'avais pas assez d'argent, je comptais bien revenir pour récompenser tout le personnel. De même que j'avais dans l'idée de gratifier Francis B. Cet homme n'a jamais été mon ami mais une connaissance de jeu. C'est un Palavasien connu de tous les habitués du lieu... Avec ce qui se passe aujourd'hui, je peux vous dire que mes intentions à son égard ont changé... »
« Cette affaire est claire, explique Me Cabanes, l'avocat nîmois de Marie-Hélène. Le 6 mars, Marie-Hélène est au casino où se trouve aussi Francis B., une relation de jeu. Elle insère un billet de 50 euros pour miser, choisit la machine et dit à Francis B. : "Appuie si tu veux". Chez moi, cela s'appelle un mandat de faire et c'est défini dans le Code civil par les articles 1984 et suivants. Le mandat, qui peut être verbal et est gratuit sauf convention entre les parties, est un acte par lequel une personne demande à une autre d'exécuter un acte pour elle. C'est ce qui s'est passé l'autre soir entre Marie-Hélène et Francis. »
Vingt jours après la mémorable soirée, la gagnante inondée de bonheur a fait place à une femme fatiguée. Si fatiguée qu'elle en vient même à se demander si pour retrouver la tranquillité, elle ne devrait pas tout simplement rendre l'argent gagné ...
(source : midilibre.com/Christian VALOIS)