Le maire comptait obtenir le label « station touristique » nécessaire à l'installation d'un établissement de jeu, mais il est trop tard. Explications.
Vendredi 1er février 2008. Le candidat André Fidelin présente les grandes lignes de son programme à sa permanence de campagne. Entre autres projets : « L'installation à Concarneau d'un établissement de type Pasino ».
Ce concept du groupe Partouche réunit, autour d'un casino, des boutiques, un restaurant panoramique, des salles de spectacles, un espace forme... Il en existe un au Havre, ville que le maire connaît bien pour y avoir travaillé une vingtaine d'années. Un casino à Concarneau, d'autres en avaient rêvé avant lui.
Les premières tentatives remontent au début du XXe siècle. Une autre avait échoué en 1987, Concarneau n'ayant pas l'indispensable classement en « station balnéaire ».
500 000 habitants minimum
André Fidelin et son équipe ont donc prévu d'obtenir ce fameux label. Trop tard, explique Frédéric Battistella, adjoint au chef de bureau des destinations touristiques au ministère de l'Économie : « Depuis 2006, la loi a restreint la possibilité d'implanter des établissements de jeux aux seules communes (ou communautés d'agglomération) de plus de 500 000 habitants disposant d'une scène nationale et aux villes de plus de 15 000 habitants... de Guyane. »
À moins de multiplier par 25 la population concarnoise ou de déménager la Ville du côté de Cayenne, les espoirs se sont donc envolés. Il existe bien une exception pour les communes qui avaient fait leur demande de classement avant 2006, mais ce n'est pas le cas de Concarneau.
« Ce n'est pas nous qui décidons de l'ouverture des casinos, rappelle Frédéric Battistella. La délivrance des licences est une décision qui appartient au ministère de l'Intérieur. Peut-être a-t-il prévu de modifier ces règles d'ouvertures. »
Coup de fil place beauvau : « Non, aucun changement de la réglementation n'est prévu, explique-t-on au ministère de l'Intérieur. Peut-être un jour, on ne sait jamais. Tout dépend du Président... »
Seule consolation : « Les casinos ne vont pas bien, reprend Frédéric Battistella. Ils accusent une sérieuse baisse de fréquentation. Beaucoup de petits établissements vont avoir du mal. »
« On ne m'a pas cru »
Concarneau peut néanmoins demander son classement en station de tourisme. « Cela ne lui servira pas à avoir un casino mais on ne peut que l'encourager à affirmer sa dimension touristique. »
C'est précisément ce que compte faire Michèle Depoid. L'adjointe au commerce et au tourisme n'est d'ailleurs pas vraiment déçue : « Je savais que la loi avait changé et qu'il n'était pas question pour nous d'espérer un casino. Je l'avais dit à notre équipe mais on ne m'a pas cru : ils avaient envie d'y croire. »
(source : ouest-france.fr)