Propos Recueillis Par Joëlle Deviras
Il s'agit pour Bernard Lambert, directeur général de la SBM, de contrer la baisse de fréquentation de 13 % des établissements de jeux
Rien ne va plus... Après l'application de la loi contre le tabagisme le 1er novembre, le secteur des jeux de la Société des Bains de Mer (SBM) n'a pas été épargné par la crise financière internationale. Double coup dur pour les casinos. Mais déjà, la SBM trouve des parades avec la création d'un casino de plein air. Le nouveau repaire des fumeurs...
Bernard Lambert, directeur général de la SBM, explique.
La baisse de recettes des jeux est-elle importante ?
Globalement, c'est-à-dire avec l'hôtellerie et les jeux, nous constatons pour le dernier trimestre 2008 une diminution de 10 %. En fait, la chute a débuté en novembre.
Les casinos accusent une plus forte baisse - environ 12 ou 13 %. Jeux européens, américains et machines à sous sont touchés de la même manière.
Par rapport aux grandes capitales des jeux, vous semblez plutôt bien tirer votre épingle... du jeu !
C'est effectivement à un degré moindre à Monaco. Regardez Las Vegas. Plus besoin de réserver dans les hôtels, ni les restaurants. Tous les travaux d'urbanisme ont été arrêtés, les projets immobiliers stoppés...
La crise est-elle la seule cause ?
À Monaco, nous avons subi l'effet conjugué de la conjoncture internationale - qui touche tout le monde - et de la mise en vigueur de la loi contre le tabagisme.
Quelles parts accorder à chacun de ces deux facteurs ?
C'est impossible à dire. Je dirais 50/50.
Si la crise aura tôt ou tard une fin, la loi est maintenant bel et bien votée...
Pas question d'aller contre la loi évidemment. Mais avant Pâques, nous ouvrirons un mini-casino de 97 machines à sous, à l'air libre, dans la rotonde du Café de Paris. Les travaux ont déjà commencé. Les fumeurs et les non-fumeurs seront les bienvenus.
Quel est le montant des travaux ?
L'espace existe déjà. Il a fallu par contre l'adapter d'un point de vue technique. C'est un investissement d'environ 6 à 800 000 euros.
Une sorte de casino d'été ?
Absolument pas. Le lieu restera ouvert toute l'année, dès 10 heures. Les architectes ont étudié la situation de la terrasse, analysé les flux d'air et aménagé l'espace afin que la température ambiante soit contrôlée et que les joueurs se trouvent à l'abri des vents.
Une première à Monaco...
Et dans toute la région ! L'été dernier, le Palm Beach avait créé deux ou trois tables de jeux en extérieur. À ma connaissance, c'est tout.
Pensez-vous développer ce concept ?
Nous comptons effectivement, à l'avenir, créer deux terrasses en front de mer pour les jeux de table du Casino de Monte-Carlo. Mais ici, les fumeurs ont déjà un espace qui leur est dédié depuis deux mois et demi, à quelques mètres seulement des tables. Comme l'impose la loi, c'est un lieu clos, avec extraction spéciale, qui dispose d'une fenêtre et d'une télévision.
Vos plans pour enrayer la crise ?
Nous constatons de nouveaux comportements. Même si la fortune de nos clients n'est pas liée aux flux des marchés boursiers, l'heure n'est plus à flamber dans les casinos. Pour autant, nous poursuivons et intensifions le marketing direct auprès de nos clients. Nous allons cette semaine en russie mais aussi en Italie, en Turquie, en Grèce, au Moyen Orient...
(source : nicematin.com/Joëlle Deviras)