Philippe Métais est soulagé par l'adoption de l'avenant au cahier des charges qui va permettre à son établissement de souffler un peu. Car, comme il le dit lui-même, « tout n'a pas été rose ces dernières années. »
« Notre casino propose en fait un ensemble d'activités, explique-t-il. Les jeux, bien sûr, avec les machines à sous et le holdem poker, mais aussi un piano bar et des restaurants. Pour la plupart des casinos, l'activité jeux - et notamment les machines à sous - représente 90 % du chiffre d'affaires. C'est ce qui permet de faire tourner l'établissement. Or, nous sommes touchés sur cette partie qui nous fait vivre. »
Une situation qui découle de plusieurs facteurs. « Le contrôle aux entrées a été un frein. Nous avons enregistré une baisse de fréquentation de l'ordre de 20 % depuis son instauration. L'interdiction de fumer est aussi un problème qui nous a privés de 15 à 20 % de nos clients. Il faut ajouter à cela la pression fiscale qui n'a cessé d'augmenter au fil des ans, la crise économique et la concurrence d'internet. Même si elle vient de l'étranger, celle-ci a des offres attractives. Enfin, il y a aussi la concurrence de la Française des Jeux qui a le droit d'utiliser le web. »
Autant d'entraves qui conduisent Philippe Métais à dresser le constat suivant : « Notre activité chute depuis deux ans. Une baisse que l'on peut estimer de 30 à 40 % sur les machines. Face à cette situation, nous avons demandé à nos syndicats de mener des actions, notamment pour que l'on arrête de nous pressurer sur la fiscalité. Et, de façon individuelle, nous avons contacté la Ville pour que soit revu le cahier des charges. S'il n'y a pas un geste de la part de nos partenaires, on pourrait être amenés à fermer, ce qui n'est pas le but. Les deux groupes d'ailleurs (ndlr, Boucau et Partouche) vont investir de l'argent (ndlr, 300 000 s) pour des travaux. »
Pas de garanties pour la préservation des emplois
Mais le geste de la municipalité et la volonté de la direction de poursuivre l'activité suffiront-ils à préserver l'emploi des 38 salariés du casino ? « Nous sommes une entreprise classique, obligée de tenir les comptes, dit sans ambages Philippe Métais. Je ne peux donc pas donner de garanties par rapport à ça. En 2008, nous avons dû procéder à deux licenciements et on fera tout pour éviter qu'il y en ait d'autres. »
Voilà qui ne va sans doute pas faire plaisir à l'opposition municipale à qui le directeur du casino grassois renvoie la balle : « Ces gens-là se permettent de dire des choses alors qu'ils n'ont jamais mis les pieds chez nous. Ils parlent de ce qu'ils ne connaissent pas. Moi, je les invite à venir voir comment ça se passe. »
800 personnes environ viennent chaque jour se détendre au sein de l'établissement de jeux. Une entreprise qui, outre le prélèvement opéré par la commune, « rapporte également de la taxe professionnelle à l'agglo alors qu'une partie de la taxe prélevée par l'État est reversée à la Ville », rappelle Philippe Métais.
(source : maville.com/E.f./Nice-Matin)