De mémoire de syndicaliste, c'est une manifestation comme cannes n'en a plus connu depuis 1982.
Ce matin, la CFDT, la CGT, FO et la CFTC appellent les salariés des hôtels, cafés, restaurants et casinos cannois à descendre dans la rue. Un mouvement qui répond au mot d'ordre national. Mais tandis que la CGC défilera à Nice, les quatre autres syndicats représentatifs ont préféré rester dans la Cité des festivals pour attirer l'attention sur « une problématique typiquement cannoise ».
Ces craintes, les délégués syndicaux les exposeront au député-maire qui les recevra en fin de défilé. Ils lui feront part de trois cas de figure. D'abord celui des établissements les plus modestes directement menacés par la crise.
« Les employeurs nous font payer cette crise »
Mais le gros des manifestants risque de provenir des grands hôtels où, après trois années d'activité record, la récession commence seulement à se faire sentir selon Mariano Saiu. Et pourtant, d'après le chef de file de la CGT, « les employeurs profitent de cette crise pour nous la faire payer, même si stratégiquement et commercialement c'est une erreur parce qu'à la sortie, cannes aura perdu une partie de son savoir-faire. » L'intersyndicale attend du député qu'il relance le projet de TVA à 5,5 % dans la restauration française. Et du maire qu'il réamorce le dialogue entre salariés et patronat comme il existait jusque l'an dernier à cannes. La CGT parle de « réel danger pour l'image de marque de la ville et d'explosion sociale. »
Un seul moyen de sauver les casinos cannois
Mais les principales revendications portent sur les casinos. Alors que le produit des jeux, autrement dit le chiffre d'affaires des trois établissements cannois s'est effondré de 30 % en 2008 et que l'on craint des fermetures, les syndicats demandent à la municipalité et à l'État de revoir leurs prélèvements à la baisse. « Les employeurs qui ont eu la folie des grandeurs ces dernières années ont des torts. Mais ils sont écrasés par les charges. Vu la conjoncture, c'est le seul moyen de sauver les emplois », implore Mariano Saiu. « S'il y a cinq cents manifestants [ce matin], je serai content pour nos revendications », conclut-il.
(source : nicematin.com/F. M.)