PARIS (AFP) — Victimes de l'interdiction de fumer depuis janvier 2008, les casinos ont vu leur chiffre d'affaires chuter de 8,4 % alors que celui de la Française des Jeux (fdj) s'effritait de 1,1 %, le PMU étant le seul opérateur à enregistrer une hausse (4,8 %) en 2008.
Dès le 4 janvier, le PMU avait annoncé son chiffre d'affaires 2008 (9,262 milliards d'euros, soit la 11e année consécutive de croissance) mais les deux autres opérateurs de jeux n'avaient pas communiqué les leurs.
Le président du Cheval Français (courses de trot) Dominique de Bellaigue a dévoilé mercredi les chiffres en pourcentage des casinos et de la fdj. Il a révélé que, pour la première fois depuis dix ans, le PMU avait dépassé, le chiffre d'affaires de la fdj.
Le réseau du PMU, qui compte plus de 10.000 points de vente et 6,5 millions de clients, a beaucoup moins souffert de l'interdiction du tabac entrée en vigueur le 1er janvier 2008. Celle-ci a frappé sévèrement, de l'avis même de la fdj, le Rapido, son premier jeu (23 % du CA), qui a connu une baisse de 19 % en 2008.
Interrogée par l'AFP, la fdj n'a pas souhaité communiquer sur son chiffre d'affaires global mais a relevé que son CA dans le secteur des paris sportifs avait doublé en 2008 par rapport à 2007.
La fdj avait déjà enregistré une baisse de son CA de 1,8 % en 2007, la première depuis quinze ans.
Quant aux casinos, après une quinzaine d'années de croissance continue due aux machines à sous, ils ont enregistré 2,553 milliards d'euros de produit brut des jeux (PBJ, différence entre mises et gains), en baisse de 8,4 % par rapport à 2007 et même de 10,2 % à périmètre égal, le nombre des casinos ayant évolué entre ces deux années.
Dès le printemps, les casinotiers avaient à plusieurs reprises attiré l'attention sur leurs difficultés qu'ils attribuent, pour l'essentiel, à l'interdiction de fumer.
Tabac ou pas, l'"Etat croupier", comme l'a surnommé le sénateur UMP François Trucy, auteur de deux rapports d'information sur les jeux, aura tout de même encaissé 6 milliards d'euros en 2008 (prélèvements divers, taxes, impôts).
En dépit de la baisse d'activité de la fdj et des casinos, les Français ont consacré en 2008 pratiquement autant à leurs dépenses de jeux d'argent qu'en 2007 : 21 milliards d'euros, soit 2,3 millions d'euros par heure.
Et en six ans, les sommes dépensées quotidiennement au jeu par les Français, sont ainsi passées de 47,3 millions d'euros à 57,6 millions d'euros.
Ces sommes ne tiennent pourtant pas compte des paris sur internet sur des sites basés à l'étranger auxquels s'adonnent régulièrement en toute illégalité des dizaines de milliers de joueurs français.
La France, où les jeux relèvent d'un monopole d'Etat, a promis d'ouvrir son marché à d'autres opérateurs d'ici la fin de l'année, sous la pression de la Commission européenne.
(source : google.com/AFP)