Interdiction du tabac, pouvoir d'achat en berne pèsent sur les établissements de jeux. En Vendée aussi. Mais les casinos ont encore des cartes en main.
Environ 47,4 millions d'euros. C'est le produit brut des jeux (1) cumulé des cinq casinos vendéens en 2008. Soit une baisse de près de 2,5 millions d'euros par rapport à l'exercice précédent. Tous les établissements enregistrent une chute d'activité, variable de 0, 7 % à 9 %. Une année difficile donc, toutefois pas catastrophique par rapport à d'autres casinos français : « Certains ont accusé des baisses de 15, voire 20 % et plus », soulignent des directeurs de casinos.
Ils pointent unanimement l'interdiction du tabac dans les lieux publics depuis le 1er janvier comme la principale cause de ce recul. Après la mise en place de la vérification obligatoire d'identité aux entrées le 1er novembre 2007, qui avait déjà freiné l'activité, l'interdiction de fumer a pesé. L'installation de cabines pour les fumeurs, l'aménagement de pièces réservées ou encore de terrasses chauffées n'ont visiblement pas convaincu les joueurs qui aiment s'en griller une entre-deux mises.
« Temps de jeu réduit »
« L'arrêt du tabac dans les salles a réduit le temps de jeu des fumeurs », indique Noëlle Le Boulicaut, directrice du casino « Royal concorde », de Saint-Gilles-de-Vie. Le problème, « c'est que la chute observée dès janvier s'est poursuivie en février, mars... », souligne aussi Laurence Chaillot, la responsable communication du casino des Pins, aux Sables-d'Olonne.
À l'interdiction du tabac s'ajoute la conjoncture économique, la baisse du pouvoir d'achat : « Les gens misent moins, le temps de jeu se réduit, explique Hervé Le Cam,directeur des Atlantes, aux Sables-d'Olonne. Heureusement les établissements ont tout de même bénéficié de l'affluence touristique durant l'été : « On fait des chiffres négatifs toute l'année, mais le mois d'août était positif », note Dylan Peyras, directeur du casino La Pastourelle, à Saint-Jean-de-Monts.
« Continuer à investir »
Le contexte actuel est difficile, et « la multiplication des jeux sur internet capte des clients », précisent des directeurs d'établissements. L'horizon n'est toutefois pas tout noir pour les groupes casinotiers. Car ces derniers avaient, en acceptant l'évolution de la réglementation (contrôle aux entrées en 2007 et interdiction de tabac en 2008), négocié des contreparties non négligeables.
Parmi elles, l'accès gratuit aux jeux de table (black jack, roulette...), qui fait progresser depuis ce secteur des jeux, l'autorisation du poker Texas hold'em, l'arrivée attendue des jackpots multisites (entre plusieurs casinos), qui pourront afficher des sommes à six zéros...
Pour continuer à attirer la clientèle, les casinos vendéens continuent aussi leurs investissements : demande de vingt machines supplémentaires au casino des Atlantes, restauration de la brasserie au casino La Pastourelle, embellissement du restaurant au casino des Dunes de La Faute-sur-Mer, sont, entre autres, prévus pour 2009.
(1) Le produit brut des jeux (PBJ) correspond à la différence entre ce que tous les joueurs ont misé et ce que les plus chanceux ont gagné. Cela sur l'ensemble de l'exercice qui s'étend pour les établissements de jeux du 1er novembre ou 31 octobre de l'année suivante.
(source : larochesuryon.maville.com/Ouest-France)