Fréjus sera-t-elle la septième ville du Var à posséder un casino de jeux ? On peut parier que oui depuis mercredi dernier et l'avis favorable donné par le conseil national du tourisme au classement de Fréjus comme « station balnéaire », l'une des conditions sine qua non pour héberger un établissement de jeux.
Si l'adjoint délégué au tourisme, Philippe Mougin, affiche une prudence de circonstance, puisqu'il faut désormais que le Conseil d'État valide ce classement, on peut estimer que les jeux sont faits.
Parcours du combattant
« Nous venons de franchir une étape fondamentale dans l'avancement de ce dossier », reconnaît l'élu, en rappelant l'intense travail préparatoire mené à partir de 2005, entre les services de la mairie, de la communauté d'agglomération pour tous les domaines de sa compétence, et l'office du tourisme.
Le dossier a été, dans un premier temps, transmis en préfecture, où il a été « décortiqué » puis validé en décembre 2007. Il a ensuite été envoyé au secrétariat d'État au Tourisme et à la Consommation, et plus précisément à la direction du Tourisme, véritable coordonnateur de la procédure entre tous les ministères concernés par cette demande de classement : le Budget, l'Intérieur, la Culture, la Santé et en plus, s'agissant de Fréjus, la commission nationale des monuments historiques.
À partir de février dernier, les avis favorables sont « tombés » les uns après les autres, aboutissant mercredi après-midi à la réunion et à l'approbation du conseil national.
Pour la ville, classée station de tourisme depuis 1922, ce nouveau label serait un gage d'excellence sur des critères environnementaux, d'espaces naturels et urbains, d'offre touristique et de loisirs, de capacités d'accueil et de richesse patrimoniale.
Une manne non négligeable
Concrètement, le classement en station balnéaire présente deux sérieux avantages. D'abord, on l'a dit, celui de pouvoir être éligible à l'ouverture d'un casino de jeux (prévu dans le projet de Port-Fréjus II), au même titre que les stations thermales, climatiques ou uvales (qui a rapport au vin).
Pour une ville, un casino représente une manne non négligeable, puisque l'établissement doit lui reverser une partie de ses recettes et qu'il a, également, l'obligation de soutenir financièrement la politique culturelle (voire sportive) de la commune.
Ensuite, ce classement lui permet de conserver le produit touristique de la Dotation globale de fonctionnement versée chaque année par l'État, soit l'équivalent pour 2008 de 10 % de 12 millions d'euros. Faites le calcul...
Cela fait deux bonnes raisons de vouloir rejoindre sur la liste varoise les villes de Saint-Raphaël, Sainte-Maxime, Cavalaire, Hyères, bandol et La Seyne. À Fréjus, on devine ce que le père Noël mettra dans sa botte !
(source : frejus-saintraphael.maville.com/Emeric Charpentier/Var-Matin)