Plus de 150 millions d'euros sont joués chaque jour au poker en ligne.
Les casinos français en sont exclus, mais Patrick Partouche a pris les devants.
Patrick Partouche, le patron de la première chaîne de casinos en Europe, avait promis qu'il ouvrirait un site de poker en ligne. C'est fait. Et pour contourner le système français qui interdit la chose, le site roule sous pavillons de Malte et de Gibraltar.
Un vrai coup de poker, comme en réserve souvent Patrick Partouche, car les casinotiers ont reçu l'assurance d'un assouplissement de la législation de la bouche même du ministre de l'Intérieur : Michèle Alliot-Marie, la semaine dernière.
Pourquoi une telle précipitation ? Parce qu'il y a le feu dans les 197 casinos français, qui emploient 18.000 personnes : les produits bruts des jeux (pbj, différence entre les mises et les gains, dont 58 % partent dans les caisses de l'État) ont chuté de 13,5 % sur les neuf premiers mois de l'année, et la tendance s'accélère assurent les syndicats patronaux.
Ils incriminent l'interdiction de fumer et la concurrence du PMU et de la Française des jeux, qui a lancé poker, fin octobre, et tout récemment Noël à vie. Une Française des Jeux qui profite d'un monopole des jeux d'argent en ligne qui doit disparaître début 2009. Car l'avenir du jeu est sur Internet, où le poker virtuel draine plus de 150 millions d'euros chaque jour sur la planète. Et les Français sont de plus en plus nombreux à rejoindre ces communautés de joueurs virtuels qui misent de l'argent réel : leur nombre a augmenté de plus de 50 % entre 2006 et 2007, attirés par le plaisir et la flexibilité de ces web-parties.
Votre avatar
dépense
votre argent
Des centaines de sites se sont développés, avec une très grande habileté et un marketing infernal : sur les plus efficaces, on peut se contenter de jouer « pour rien » à des dizaines de jeux de machines à sous, de baccarat, de black jack, ou de vidéo poker. Ensuite, le site vous propose des promotions alléchantes pour jouer de l'argent. En installant un logiciel, vous pouvez créer votre avatar et choisir un costume avant de prendre place autour d'une table virtuelle. Un souci avec l'ordinateur ? Pas de problème : il y a même un service d'assistance téléphonique !
(source : lanouvellerepublique.fr/Christophe Colinet)