Les réactions de Robert Riblet, à qui le tribunal vient de donner raison, ce mercredi, contre la Française des Jeux.
La Française des Jeux (FDJ) a été déboutée, mercredi 26 novembre, de la plainte en diffamation qu'elle avait déposée contre Robert Riblet. Cet ingénieur en retraite dénonce depuis trois ans des irrégularités dans les jeux de grattage mis en vente par la FDJ. Lors d'une intervention sur la radio Europe 1, en février 2006, Robert Riblet avait accusé la FDJ de "tricherie organisée". Le tribunal correctionnel à Paris lui a accordé le bénéfice de la bonne foi en estimant que le propos "pour vif qu'il soit, ne dépasse pas les limites admissibles de la liberté d'expression dans une telle controverse". Par ailleurs, une instruction est toujours en cours au tribunal de Nanterre (Hauts-de-Seine) pour "escroquerie et abus de confiance". Robert Riblet répond aux questions de LEXPRESS.fr.
Vous attendiez-vous à cette décision?
J'ai toujours eu confiance en la justice. Mais cette victoire est importante à double titre. A l'audience, le 22 octobre, le représentant de la Française des Jeux a été obligé de reconnaître la validité de mon raisonnement sur l'irrégularité qui a longtemps entâché les jeux de grattage. Mais le plus important, c'est que lorsque j'ai entamé mon combat, il y a trois ans, 99, 99% des gens pensaient que je n'avais aucune chance. La mois dernier, ils étaient toujours aussi nombreux, et voilà que la justice me donne raison. Pourtant, cela a été un combat dur, énorme. Il m'a coûté très cher sur le plan personnel. J'ai dû prendre mes distances avec ma famille.
La FDJ sera-t-elle désormais tenue à une plus grande transparence?
En fait, c'est déjà le cas depuis 2007. Elle prévient désormais les joueurs au dos des tickets de grattage. Ils sont informés du fait que le jeu n'est pas totalement aléatoire. Chacun est maître de soi et joue en connaissance de cause. Avant, la FDJ agissait comme un commerçant qui ne respecte pas le consommateur. Récemment, j'ai vu le cas d'une condamnation pour "publicité mensongère" à 15 000 euros d'amende!
Espérez-vous obtenir un nouveau succès judiciaire avec la plainte que vous avez déposée à Nanterre?
J'attends avec sérénité le résultat de l'instruction. Si je n'avais pas confiance, j'aurais accepté les 450 000 euros que me proposait la FDJ [NDLR. la FDJ dément avoir fait cette proposition]. Mes études sur les jeux de grattage étaient contestées au début, elles ne le sont plus. Tout aurait pu être différent. Si la FDJ m'avait pris au sérieux dès le début, il y a trois ans, il n'y aurait jamais eu d'affaire Riblet. Elle m'a pris de haut. C'était une erreur.
(source : lexpress.fr/Pascal Ceaux)