C'est dans un contexte économique délicat que le conseil municipal du 5 décembre doit voter une délégation de service public (DSP) pour la construction d'un casino. Le projet qui doit voir le jour sur le site des anciens chantiers navals est assez ambitieux (voir notre édition du 1er novembre). Et devrait se chiffrer à plusieurs millions d'euros. Or rien ne va plus en ce moment pour les casinotiers. La fin de saison a été assez difficile avec une baisse des produits bruts de jeu qui devraient avoisiner les - 20 à - 30 %. Les difficultés sont telles que des rumeurs de fermeture de certains établissements circulent déjà sur la Côte.
Dès lors, une question se pose. Est-il pertinent de rajouter une nouvelle offre de jeu ?
La fréquentation des casinos en baisse
« A court terme, je ne pense pas, analyse Frédéric Abadie, journaliste spécialisé dans le secteur des casinos. Nous sommes dans une période de crise et aujourd'hui tous les groupes freinent des quatre fers. L'interdiction de fumer mais surtout la baisse du pouvoir d'achat ont eu un gros impact sur la fréquentation des établissements ». Avec des casinos déjà installés à Hyères, Bandol et bientôt peut-être Sanary, le secteur est plutôt bien servi. La zone d'achalandise moyenne d'un établissement de jeu est d'environ 50 à 60 kilomètres. Alors pourquoi en créer un nouveau ici ? « Qui ne tente rien n'a rien », répond Thierry Dalmas, le directeur général des services. Le propos est audacieux mais peut-être pas suffisant pour convaincre un groupe d'investir plusieurs millions d'euros. « Nous ne sommes pas dupes quant à la situation actuelle mais la crise est passagère et il faut pouvoir être opportuniste. Nous allons créer et réunir les conditions pour qu'il y ait de la ressource avec la grande plaisance et les croisiéristes », poursuit le DGS.
« Les casinotiers tapent à la porte ! »
Le problème, c'est qu'aujourd'hui les grands projets ne sont plus à l'ordre du jour. « A Digne, une DSP avait été annulée pour des raisons juridiques. Le nouveau projet a été largement revu à la baisse. A Port-Barcarès, partouche envisage de transformer son casino en établissement saisonnier », cite en exemple Frédéric Abadie qui travaille pour la revue spécialisée, Le journal des casinos. À en croire le maire, la donne pourrait être différente à La Seyne : « Ce sont les casinotiers qui tapent à la porte ! », lâche Marc Vuillemot. « Je n'avais même pas eu l'idée, reconnaît le premier magistrat. Il faudra être prudent et vigilant sur le projet mais s'ils viennent, c'est qu'ils ont des raisons. Il y a, ici, des perspectives d'avenir et j'imagine qu'ils misent sur le développement du grand projet de Rade ». Les groupes déjà intéressés devraient rapidement dévoiler leurs cartes.
(source : laseyne.maville.com/Olivier Marino/Var-Matin)