Rien ne va plus entre Pierre Cohen et le casino lucien Barrière ? Les débats de la dernière séance du conseil municipal, vendredi dernier, pourraient le laisser penser.
Le nouveau maire PS de Toulouse n'a jamais caché son peu de goût pour l'établissement de jeux du Ramier. Pierre Cohen a critiqué vendredi dernier l'emplacement du casino, jugé « dangereux et immoral ». Dangereux parce qu'en zone inondable et immoral parce que trop près du quartier populaire d'Empalot et du secteur du grand projet de ville (GPV).
Cynisme
Le maire a fait état de son « souci de responsabilité » qui l'amènerait à refuser une extension du parking du casino, jugé trop petit par son directeur, en raison des problèmes d'évacuation en cas de crue de la Garonne.
La municipalité ne parait pas, toutefois, pouvoir remettre en cause le devenir du casino : « Il faudrait payer des pénalités énormes, le contrat prévoyant d'indemniser le manque à gagner de l'exploitant ».
Pour Joël Carreiras, adjoint PS aux finances : « Les recettes prévisibles pour la ville doivent être revues à la baisse en raison des difficultés de l'exploitant ». L'élu juge « cynique » la satisfaction affichée de l'ex maire centre droit de la Ville rose, Jean-Luc Moudenc, selon qui le contrat entre la ville et le casino est « l'un des plus avantageux de France ».
La participation financière du casino aux finances locales est loin d'être négligeable. Le casino théâtre alloue une somme forfaitaire d'1,5 million d'€ à la Ville, par an, indexable, au titre du soutien aux activités socioculturelles. Une somme que la municipalité précédente avait affectée aux grands équipements toulousains (théâtre du Capitole, etc.) mais qui avait permis, selon les responsables d'alors, un transfert de revenus utile pour les quartiers.
Une part de la recette des jeux et des activités du casino tombe aussi chaque année dans l'escarcelle municipale, ce qui porte la participation financière du casino à la ville à 8 millions d'€ pour 2008 et 3 M d'€ pour le provisoire en 2007. Sans compter les taxes foncière et professionnelle. Un fameux jackpot pour la mairie. À comparer par exemple aux 15 millions d'€ budgetisés en 2008 par la Ville pour sa participation au budget transport de Tisséo.
Et si les profits tirés du casino finançaient cette gratuité des transports pour les jeunes, promise par Pierre Cohen lors de la campagne, finalement repoussée à plus tard au nom du financement de nouvelles infrastructures de transport pour l'agglo ?
(source : ladepeche.fr/Philippe Emery)