Rien n'est signé mais l'offre est sérieuse. L'hôtel du Palais de la Méditerranée pourrait changer de mainS dans les semaines à venir. Derrière sa superbe façade Art déco, 188 chambres de luxe tomberaient ainsi dans l'escarcelle d'un puissant investisseur saoudien, Mohamed Bin Issa Al Jaber. Son groupe MBI, au capital de plus de 9 milliards de dollars, comporte déjà une branche hôtelière solidement implantée en Europe.
Le palace de la Promenade des Anglais suscite la convoitise depuis plusieurs mois. La crise internationale n'y serait pas pour grand-chose, l'établissement affichant un bilan supérieur à celui de l'année précédente. Ce projet de rachat vise aussi le Martinez (Cannes), autre actif du Groupe du Louvre racheté en 2005 par le fonds américain Starwood Capital à la famille Taittinger, d'origine champenoise.
120 millions d'euros
Annoncée hier aux représentants du personnel des deux établissements concernés, réunis à Paris, cette possible reprise est accueillie avec circonspection. « Nous sommes au tout début d'un processus qui peut être long », indique Frédéric Fernandez, le secrétaire CFDT du comité d'entreprise de l'hôtel du Palais de la Méditerranée, où travaillent 125 salariés permanents. « Si l'on devait accorder du crédit à toutes les rumeurs, je crois que nous aurions été vendus huit fois depuis le début de l'année. »
Frantz Taittinger, ex-président du Martinez et du Palais de la Méditerranée, se dit, lui aussi, très surpris. Il préside toujours le conseil d'administration du casino niçois (1) qui, à l'instar de l'hôtel, est détenu à 75 % par Starwood et à 25 % par le groupe Partouche. « Je n'ai aucune information sur une éventuelle transaction. A ma connaissance, la cession n'est pas à l'ordre du jour. »
C'est son père, Jean Taittinger, qui a entièrement rénové le Martinez après l'avoir racheté à l'État en 1981. « Je me suis moi-même occupé de la reconstruction du Palais de la Méditerranée, à l'abandon depuis l'affaire Le Roux. Les travaux se sont achevés en 2004, pour un investissement total de 120 millions d'euros. »
Hier, Richard Gomel, le président du Groupe du Louvre, n'a pas souhaité apporter le moindre commentaire.
1. Il s'agit du casino du Palais de la Méditerranée géré par le groupe Partouche.
(source :
nice.maville.com/
nice-Matin)