NANTES (AFP) — Le premier centre de référence sur le jeu excessif (CRJE), installé dans le CHU de Nantes et chargé de développer la recherche et la formation sur l'addiction au jeu, a été officiellement inauguré jeudi soir, a constaté une jounaliste de l'AFP.
En France, environ 2% de joueurs seraient des joueurs pathologiques soit 600.000 personnes, a avancé le Pr Jean-Luc Vénisse, chef du service d'addictologie au CHU de Nantes, qui chapeaute le CRJE. En l'absence d'étude épidémiologique en France, ces chiffres proviennent d'extrapolations des données de pays anglo-saxons qui se sont emparés du sujet il y a près de 20 ans.
L'addiction au jeu "est un problème de santé publique encore peu pris en considération", a relevé Christelle Andres, directrice du CRJE, ajoutant qu'"en France, nous avons un retard, c'est évident" sur ces questions-là.
"Le jeu excessif est une addiction comportementale, c'est-à-dire sans substance et en France les politiques publiques sont surtout centrées sur les addictions avec substances (alcool, drogues, tabac, etc.)", a expliqué Mme Andres.
Le champ de travail du centre comprend les jeux de hasard, les jeux d'argent, les jeux vidéo et la cyberaddiction, dans un contexte d'évolution du marché du jeu (développement des jeux en ligne, engouement pour le poker, ouverture maîtrisée en 2009 du marché des paris en ligne).
Huit personnes -- psychiatres, chercheur en psychologie notamment -- y travaillent. Le CRJE s'adresse aux chercheurs, aux professionnels de santé et du social et aux profesionnels de l'industrie du jeu au travers de travaux de recherche, de sessions de formation et d'une documentation.
Ce Centre a été créé grâce à un partenariat entre le CHU de Nantes, la Française des Jeux (FDJ) et le PMU.
La convention signée en décembre 2007 porte sur trois ans pour un montant global de 1 million d'euros (750.000 euros de la FDJ et 210.000 euros du PMU), le CHU apportant de son côté environ 200.000 euros et la mise à disposition de locaux et de personnels.
(source : afp.google.com)