Trois anciens caissiers du casino d’Enghien sont soupçonnés d’avoir bien arrondi leurs fins de mois en 2002 en piochant dans la caisse. Devant le tribunal correctionnel de Pontoise mercredi, le procureur a requis à leur encontre deux ans de prison avec sursis.
L’enquête de la sous-direction courses et jeux des RG avait été ouverte à la suite d’une plainte déposée en mai 2003 par le directeur général de la Seete (Société d’exploitation des eaux et thermes d’Enghien) qui gère le casino.
Une première vérification des comptes révélait une différence de 194 000 € entre la comptabilité et l’argent effectivement perçu. Un chiffre rapidement réévalué à 514 640 €.
Les policiers ont vite ciblé la caisse numéro 2 du casino, et particulièrement Patrick L., 49 ans, soupçonné d’avoir dérobé au total 244 000 € sur une période d’un an, ce qu’il n’a jamais contesté hier. « Depuis quelques années, mon couple était alors en difficulté financière », a-t-il justifié.
Il avait découvert un jour une faille dans le logiciel de comptabilité qui donnait la possibilité aux caissiers de modifier manuellement l’enregistrement des chèques.
« J’ai modifié le montant des chèques et pris des espèces »
« Alors que j’étais le dos au mur, un matin, à la fermeture de ma caisse, j’ai modifié le montant des chèques et pris des espèces. » Le montant des chèques artificiellement gonflé, il empochait la différence en espèces, sans se souvenir avec précision du montant global soustrait. Il lui restait à sortir l’argent, malgré une veste et un pantalon aux poches cousues comme il est d’usage dans le casino. « Je prenais une liasse de billets que je roulais en boule et j’ouvrais discrètement ma chemise. »
Sans lien avec lui, deux autres prévenus étaient poursuivis pour avoir dérobé, selon le même schéma, 210 000 €. Le premier, Alain, 40 ans, a toujours reconnu les faits tout en assurant avoir voulu, par vengeance, « mettre en évidence l’insuffisance de contrôle de sa hiérarchie » qui l’avait rétrogradé. Mais il n’a jamais rendu l’argent. « J’ai été grisé », a-t-il finalement admis.
Il dénonçait en tout cas Steeve, 32 ans, son complice qui faisait le guet et venait récupérer les espèces dans un placard pour les faire sortir du casino. Mais ce dernier a nié formellement à l’audience hier toute implication dans les faits, sans toutefois se montrer très convainquant pour expliquer son investissement dans une pizzeria dans le sud de la France peu après les faits et surtout l’arrivée de l’argent sur son compte au Luxembourg.
Le dossier a en tout cas démontré l’aisance avec laquelle les prévenus ont prélevé des sommes importantes. « Approximativement vingt ans de smic pour Patrick L. », a évalué le procureur. Vu l’évaluation des pertes, tous les vols n’ont pas été élucidés.
(source : leparisien.fr/Frédéric naizot)
voir article du nt class=normal href="actualites.php?id=340">Mardi 20 janvier 2004 : Caissiers ripoux au casino d'Enghien.