Les trois retraités bourguignons qui affirment être les propriétaires de l'immeuble parisien abritant le célèbre restaurant ont été déboutés par la justice. Ils vont faire appel.
Lina Renault et ses deux frères, Pierre et Michel, trois modestes retraités bourguignons qui affirmaient être les propriétaires de l’immeuble parisien abritant le Fouquet’s, ont été déboutés lundi par le tribunal de grande instance (TGI) de Paris. Depuis quarante-sept ans, ils se battaient pour, disent-ils, faire valoir leurs droit sur un héritage.
La Société des restaurants du Café de Paris, qui loue les murs au groupe Lucien Barrière, et qui exploite notamment le Fouquet’s, s’estime propriétaire de l’immeuble depuis 1930 et avait assigné les Renault en justice, afin de démontrer que l’attestation de propriété présentée par Lina Renault «ne repose sur aucun fondement sérieux».
Il y a un an, les Renault avaient marqué un point. L’attestation de propriété reconnaissant la transmission successorale et leur attribuant le prestigieux immeuble des Champs-Elysées, d’une valeur de 70 millions d’euros, avait été publiée par le premier bureau des Hypothèques de Paris. Pour Jean-Yves Sellier, l’agent immobilier qui conseille les Renault, «cela confirmait la transmission successorale du bien, reconnue en 1978 par le tribunal de grande instance de Créteil, puis en 1992 par la cour d’appel de Paris».
Cet héritage remonte à la comtesse Octavie de Coëtlogon, décédée en 1865 sans enfant, qui avait légué sa fortune à son mari et à un cousin germain, Joseph-Paul Mauprivez. Ce dernier avait lui-même transmis son héritage aux grands-parents des frères et sœur Renault. Depuis le décès de sa mère en 1958, Lina Renault, une ancienne maraîchère de 73 ans demeurant à Rouvray (Côte-d’Or), n’a cessé de rassembler les documents pour faire reconnaître cette succession. Lors de l’audience de mardi, «elle a démontré, documents à l’appui, qu’elle était propriétaire du Fouquet’s», a déclaré son avocat, Me Gilbert Collard, saluant «le travail d’archiviste et de généalogiste» accompli.
A l’annonce du jugement, Pierre et Michel ont annoncé qu’ils allaient faire appel car ils disposent de «nouveaux documents» prouvant leur droit de propriétaire.
(source : liberation.fr/AFP)
Voir l'article du 16 mai 2008