Le Québec traitera ses joueurs compulsifs à l'aide d'un environnement virtuel en trois dimensions d'ici à 2012.
Le bruit et les lumières des machines à sous, les cris de joie d'un joueur venant de remporter une grosse somme d'argent, aucun détail ne sera oublié pour propulser les joueurs pathologiques dans un environnement presque réel où il sera possible d'analyser leurs faiblesses.
Des lieux tels des casinos et des bars disposant de machines de vidéopoker seront recréés dans leurs plus fins détails grâce à une chambre de réalité virtuelle située à l'Université du Québec en Outaouais (UQO).
Traitements
Les murs, le plancher et le plafond de cette pièce projetteront des images générées par de puissants ordinateurs. La seule différence entre cette pièce et un vrai casino, c'est qu'il n'y aura là pour le joueur aucun sou à gagner ou à perdre.
Cette nouvelle technologie unique au pays permettra d'analyser ce qui se passe réellement dans la tête d'un joueur compulsif lorsqu'il se trouve devant l'objet de ses tentations. L'information recueillie servira ensuite à développer de meilleurs traitements et à prévenir la rechute.
Chef de file mondial en la matière, le laboratoire de cyberpsychologie de l'UQO utilise depuis déjà quelques années la réalité virtuelle pour traiter des problèmes de santé mentale tels les phobies et les troubles de l'anxiété.
«Dans le bureau d'un psy, c'est assez facile pour quelqu'un qui a une dépendance de dire qu'il est capable de se contrôler, mais c'est une tout autre affaire quand la tentation est là, quand les émotions sont stimulées, explique Stéphane Bouchard, titulaire de la Chaire de recherche en cyberpsychologie de l'UQO.
Loto-Québec
D'ici à quatre ans, M. Bouchard s'attend à pouvoir rendre disponible pour tout le Québec une version de son programme fonctionnant avec un casque de réalité virtuelle.
Le porte-parole de Loto-Québec, Jean-Pierre Roy, rappelle que le jeu pathologique est une maladie dont on ne connaît pas toutes les causes.
«Si cette nouvelle approche originale permet de connaître ce qui se passe dans la tête d'un joueur pathologique et qu'il en découle une nouvelle forme de traitement, nous en serons extrêmement heureux», dit-il.
Loto-Québec versera 600 000 $ en 4 ans à l'UQO par le biais de la Fondation Mise sur toi.
(source : canoe.com/Mathieu Bélanger)