Sur un marché tendu où les professionnels enregistrent depuis l’entrée en vigueur de la loi anti-tabac des chiffres d’affaires en baisse et dans un contexte fortement concurrentiel, le 3ème opérateur français de casinos “Joagroupe“ (Ex “moliflor loisirs“) implanté en Haute-Normandie à Etretat et au Tréport veut accélérer la rénovation de ses offres en élargissant sa clientèle et en s’affirmant dès 2008 comme un « créateur de moments de loisirs et d’émotions intenses ».
Le groupe “moliflor loisirs“ a bénéficié en 2005 puis en 2006 de l’apport de capitaux du fonds d’investissement “Bridgepoint Capital“ (55%) et de l’équivalent de la Française des Jeux en Amérique du Nord “Loto-Quebec“ (35%). En contrepartie d’un changement de nom prometteur le groupe français (20 casinos, 1.600 salariés, 276M€ de CA en 2007 pour 1.970 machines à sous) s’est engagé à ferrailler avec férocité avec les deux leaders Barrière (Deauville) et Partouche (Le Havre).
Au-delà de « possibles acquisitions » sur des casinos appartenant à des groupes plus modestes - “Emeraude“ à Fécamp, “Tranchant“ à Yport -, comme le laisse supposer Grégoire Talamon le directeur du marketing, “Joagroupe“ s’estime comme ses confrères « trop enfermé » dans l’enfer du jeu victime d’un conflit d’image. La profession enregistre de fait 35% d’image positive contre 70% à la française des jeux ou au PMU, « alors que nous redistribuons 92% des mises contre 60% à la Française des jeux ».
Une situation qu’il faut changer tandis « qu’un Français sur 10 met les pieds au moins une fois dans l’année dans un casino à l’image floue et uniforme contre 7 sur 10 qui achètent au moins un billet de loterie par an ».
L’idée maîtresse est de révolutionner l’image de la profession en accolant au traditionnel casino de nouveaux loisirs et divertissements « en rupture avec les codes du secteur et les casinos bunkers ».
Sur internet d’abord où la bataille fait rage, le groupe ouvre cet été un site de jeu en ligne “play for fun“ où il ne sera pas possible de miser de l’argent mais où « la marque prépare la déréglementation programmée » de la législation française sur les jeux payants.
Dans les salles ensuite, l’arrivée du “Texas Hold Hem poker“ à la mode est programmée avant la fin de l’année en Haute-Normandie. « Nous ne sommes pas assez ancrés dans le registre loisirs », résume Grégoire Talamon. Pourraient être adjoints aux salles de jeux des hôtels, des bowlings, des cinémas et un ensemble de jeux plus inattendus.
« L’on peut déjà gagner au 421 le montant de son addition au restaurant ou un lot à partir du numéro de sa place de parking puis tirer au sort la composition de son coktail », explique pour l’exemple Arnaud Loret directeur à Etretat. De quoi relever, espère la direction, les « mauvais chiffres enregistrés depuis janvier avec l’entrée en vigueur de la loi anti-tabac ».
« Depuis 1980, nous avions une croissance à deux chiffres sur les machines à sous. Elle stagne aujourd’hui. Le chiffre d’affaires du début d’année a même baissé globalement de -15% », détaille Grégoire Talamon qui doit faire face par ailleurs à la « forte concurrence » du casino du Havre.
Dans un tout autre domaine, si la plupart des joueurs occasionnels consacrent à leur passion en moyenne entre 30 et 40€ par visite, “Joagroupe“ promet la mise en place dans ses enseignes d’ici octobre d’un concept « jeu responsable » directement inspiré par son actionnaire Loto-Québec. Il s’agira de sensibiliser le personnel et les clients sur le jeu jugé excessif.
Les “Joacasinos“ régionaux en chiffres : 100 machines à sous à Etretat, 200.000 entrées/an, 45 employés, un restaurant. 100 machines à sous au Tréport, 350.000 entrées/an, 47 employés, un restaurant et un cinéma (350 places) qui joue le rôle de salle d’animation.
(source : drakkaronline.com/ANI)