En attendant l'ouverture du marché français des jeux en ligne, annoncée par le gouvernement pour 2009-2010, les deux principaux exploitants français de casinos partouche et Lucien Barrière s'apprêtent à lancer une activité « on line » en Grande-Bretagne.
En attendant la libéralisation « maîtrisée » du secteur des jeux en ligne en France, annoncée par le gouvernement pour 2009-2010, certains concurrents annoncés de la Française des Jeux et du PMU s'apprêtent à affûter leurs armes sur le très concurrentiel marché britannique. L'heure est en effet aux premiers pas pour les deux principaux exploitants français de casinos, Groupe Lucien Barrière et Groupe partouche. Le lancement de ce dernier outre-Manche est même imminent : il va profiter de l'Euro 2008 de football, pour mettre sur orbite, à compter du 9 juin, son site partouche-betting.com. Cette opération s'accompagnera d'une campagne de communication qui mettra notamment en scène l'ancien joueur de football Eric Cantona, bien connu en Angleterre.
« La situation franco-française ne doit pas hypothéquer les chances de Groupe partouche de devenir un acteur mondial », martèle Eric partouche, le président du directoire du groupe éponyme. Selon lui, partouche-betting.com sera un « site complet de jeux » avec, dans un premier temps, des paris sportifs mais pas hippiques, la concurrence étant vive sur ce segment. D'autres jeux sont envisagés ultérieurement, dont le poker, annoncé pour cet été. Concernant la France, la plate-forme sera adaptée selon l'évolution de la réglementation, indique Patrick partouche, sachant que la reconnaissance de casinos en ligne n'est - en tout cas pour l'instant - pas à l'ordre du jour.
Pour sa part, Groupe Lucien Barrière va « a priori » attaquer le marché britannique « courant septembre », indique le président du directoire, Sven Boinet, des tests devant avoir lieu cet été. Il prévoit lui aussi de proposer tous les grands types de jeux, certains relevant du monde des casinos. « Les opérateurs de jeux sont multijeux », souligne Sven Boinet. Le patron opérationnel de Groupe Lucien Barrière tient toutefois à préciser que son arrivée dans l'univers des jeux en ligne britanniques, où la concurrence est « très très forte », constitue d'abord un « rodage » pour mieux attaquer ultérieurement le marché français : « La priorité est de réussir la percée sur le marché français », insiste-t-il.
« Rester les pieds sur terre »
A contrario, l'exploitant de casinos Groupe Tranchant « n'a pas l'intention de s'installer en Grande-Bretagne » et « se concentre sur le franco-français », indique son président-fondateur, Georges Tranchant. « Si vous n'avez pas 500 millions d'euros à mettre sur la table, ce n'est pas évident d'émerger dans ce secteur. Il y a des monstres économiques. Il faut rester les pieds sur terre », observe-t-il. Se préparant néanmoins à la libéralisation du marché français des jeux en ligne, Groupe Tranchant « va s'allier avec un groupe audiovisuel », annonce Georges Tranchant, qui se refuse à toute précision sur l'identité du partenaire. Dans le cadre d'une société commune, Groupe Tranchant apporterait son savoir-faire et la licence d'exploitation de jeux en ligne en France que l'opérateur espère bien obtenir le moment venu. « Rien n'empêche de développer cette société commune à l'étranger », observe par ailleurs Georges Tranchant.
(source : lesechos.fr/CHRISTOPHE PALIERSE)