Propriété de moliflor Loisirs, aujourd'hui devenu Joagroupe, le casino côte-d'orien va connaître d'importants travaux à partir de l'automne.
OUBLIEZ la roulette ou les machines à sous. Remisez vos idées toutes faites sur les casinos : ces lieux vont changer et leurs propriétaires veulent le faire savoir. C'est le cas pour Joagroupe, nouveau nom de moliflor Loisirs, propriétaire de vingt casinos en France, dont celui de Santenay, près de Chagny.
L'établissement, racheté en avril 2001, et qui avait déjà bénéficié de 2 millions d'euros de rénovations en 2003 s'apprête à vivre six mois de travaux, à compter de septembre.
Rénovation et extension sont au programme, pour 2,2 millions d'euros. Une conséquence directe du changement d'identité du propriétaire, elle-même traduction d'une réorientation de la stratégie commerciale.
À la base, un double constat : « En France, explique Laurent Lassiaz, président du directoire de Joagroupe, on compte trois acteurs majeurs sur le marché du jeu : la Française des Jeux, le PMU et les casinos. Les deux premiers ont beaucoup évolué alors que les casinos font preuve d'un certain manque d'innovations. Les gens ont une image faussée de nos établissements. Ils y associent une vision sombre, véhiculée par le cinéma. Il y a une vraie méconnaissance ».
Un secteur à redynamiser
C'est pour combattre ces a priori que Joagroupe a décidé de se forger une identité forte, derrière un nom qui devient une véritable marque. De quoi, espère-t-on au sein de cette société, modifier une tendance qui fait qu'aujourd'hui, si sept Français sur dix jouent au moins une fois par an au loto, ils ne sont que 10 % à avoir franchi la porte d'un casino.
Globalement, avec 1,8 % de croissance annuelle enregistré ces cinq dernières années, le secteur sent bien qu'il lui faut se redynamiser et pour cela, se diversifier. Selon Joagroupe, qui ambitionne de devenir la première marque de casinos en France, Santenay, qui bénéficie de l'excellente image du vignoble bourguignon, auprès de la clientèle étrangère, peut devenir emblématique de cette évolution.
« C'est un casino convivial, poursuit Laurent Lassiaz, bien implanté dans sa région, ce qui correspond bien à la nouvelle image que nous voulons donner. Les travaux que nous allons y réaliser ont pour but de faire en sorte que l'offre évolue. Ainsi, on pourra y venir pour y jouer, mais on pourra aussi y suivre un cours de cuisine au restaurant ou de préparation de cocktails au bar. Le lieu sera beaucoup plus ouvert sur son environnement, au sens propre comme au figuré. Nous allons laisser entrer la lumière… »
Réplique au loto au tiercé et à internet
Plus qu'un temple du jeu, le casino va élargir son champ d'action pour évoluer vers un lieu dédié aux loisirs au sens large. Cela lui permettra-t-il de progresser, alors qu'il se trouve actuellement, en termes de chiffre d'affaires, à la 39e place sur les 197 casinos que compte la France ? Avec plus de 2 millions € d'investissement, Joagroupe mise gros. Une façon comme une autre de répliquer au loto, au tiercé, mais aussi au développement des jeux par internet. Ceux-ci apparaissent comme un mal nécessaire : « Interrnet nous prend une partie du business, reconnaît Laurent Lassiaz, mais il fait aussi office de recruteur pour nous : les gens s'exercent d'abord devant leur ordinateur puis ils ont envie d'aller plus loin et ils viennent chez nous. Nous-mêmes, nous serons sur internet sans doute début 2009, à partir du moment où la législation sur les jeux d'argent aura évolué… »
(source : bienpublic.com/Berty ROBERT)