L'AUTORISATION D'exploiter 150 machines à sous supplémentaires vient de tomber officiellement sur le bureau du directeur du casino d'Enghien, Bruno Cagnon. L'installation de ces nouveaux bandits manchots, normalement disponibles à partir du week-end du 14 juillet, devrait donner une nouvelle impulsion à la salle de jeux, ouverte le 15 avril 2002, et qui en compte actuellement 130. Le parc de machines à mises de 1 € ou 2 € sera étoffé de 90 appareils supplémentaires à 0,50 €, mais aussi à 10 € et 20 €, dans la salle actuelle de 800 m 2 réaménagée. Le reste prendra place au début du mois d'octobre quand l'agrandissement de 400 m 2 sera terminé. En attendant, bon nombre d'habitués ont déjà leurs marques dans cet univers du jeu unique en Ile-de-France.
« Je n'étais pas joueuse avant. C'est ma fille qui m'a entraînée ici, et depuis, je pioche dans l'héritage que m'a légué mon père », explique une quinquagénaire de Drancy, en Seine-Saint-Denis. Ce soir-là, elle retournait pour la troisième fois de la journée au casino, après avoir gagné 4 500 € l'après-midi, moment de la journée privilégié par les joueurs du troisième âge.
« Qu'on perde ou qu'on gagne, on rejoue toujours ! »
Trois blocs de machines à sous plus loin, Jacqueline, sa fille de 28 ans, confesse sa passion dévorante du jeu. « J'ai commencé à jouer sur les machines à sous du bar de mon père quand j'étais toute petite et j'ai continué en fréquentant les casinos dès ma majorité. Depuis, j'y dépense une partie de mon salaire », avoue-t-elle, tout en continuant à appuyer rageusement sur les touches du jeu de poker, devant lequel elle est arc-boutée.
La sonnerie d'une machine gagnante retentit et crache ses jetons. Ingrid, également habituée des jeux de table, vient de décrocher 3 000 €. Une nouvelle qui ne semble pas la ravir plus que ça. « Ici, l'argent n'a pas de valeur. Qu'on perde ou qu'on gagne, c'est presque la même chose : on rejoue toujours ! », commente cette Parisienne du VIII e arrondissement. Jean-Claude et Evelyne, un couple de Montmorency, s'accordent cette sortie à deux pas de chez eux, une ou deux fois par mois. « On vient le soir, en semaine après le travail, quand il y a moins de monde », confie le mari. Stéphane et Georges, la trentaine, deux cousins de Montreuil (Seine-Saint-Denis), visiblement mal à l'aise dans leur costume-cravate obligatoire pour tenter sa chance au casino, déplorent que l'accès aux machines soit payant (de 14 € à 25 €, selon l'heure et le jour). « Cela ne se fait pas ailleurs », soulignent ces anciens habitués des casinos de Forges-les-Eaux et de Deauville, en Normandie. Monsera, Enghiennoise en tenue de soirée, estime au contraire que cela permet de sélectionner la clientèle, même si « cela n'empêche pas les odeurs de transpiration »...
Ratiba, 25 ans, d'Asnières (Hauts-de-Seine), parmi les plus jeunes clientes de la soirée, vient avant tout chercher les émotions que procurent les jeux d'argent. Il est minuit et demi et si elle s'est fixé un budget maximal de 400 € ce soir, elle ne sait pas à quelle heure elle va repartir avec l'amie qui l'accompagne.
(source : Leparisien.com/Daniel Pestel)