La lutte contre la dépendance aux jeux d'argent s'intensifie. Les cantons romands ont décidé d'unir leurs efforts en adoptant un programme intercantonal pour aborder un problème méconnu dont les conséquences sont dramatiques.
En Suisse, le nombre de joueurs pathologique est estimé à une cinquantaine de milliers, a déclaré mardi à Sion Jean-Félix Savary, secrétaire du Groupement romand d'études des addictions (GREA). Très peu de ces joueurs consultent pour se faire aider.
Le programme mis en place propose un numéro d'appel gratuit (0800 801 381) avec une permanence téléphonique pour la prise en charge de joueurs excessifs. Un site internet est aussi à disposition.
Détection précoce
L'addiction au jeu se soigne très bien, a précisé Jean-Félix Savary. La détection précoce des joueurs pathologiques est un autre volet de ce programme de lutte. L'information aux professionnels des réseaux socio-sanitaires sera intensifiée. Ces institutions sont souvent amenées sans le savoir à prendre en charge des joueurs pathologiques.
Un volet recherche est intégré au programme. Peu d'études existent actuellement sur le jeu. Il en faut davantage pour mieux connaître le problème. Ces études permettent d'évaluer entre 50'000 et 100'000 le nombre de joueurs pathologiques et entre 100'000 et 180'000 le nombre de joueurs à risque en Suisse.
Quelque 1,2 million de joueurs
Les études montrent que 56% de la population de plus de 18 ans jouent régulièrement à des loteries nationales, que 43% sont entrés une fois au moins dans un casino. La Suisse compterait 1,2 million de joueurs réguliers s'adonnant essentiellement à des loteries.
Dans un peu plus du tiers des cas la dépendance au jeu va de pair avec une dépendance à l'alcool. Le joueur pathologique moyen est un homme salarié, célibataire, âgé de 33 ans et ayant joué pour la première fois entre 19 et 25 ans. Seul 1,3% des joueurs excessifs ont demandé de l'aide.
(source : tsr.ch/ats/bri)