Basée à Lyon, Moliflor qui gère 21 casinos, vient de changer de nom pour rajeunir son image. Interview de Laurent Lassiaz, le président du directoire de Joagroupe.
Pourquoi changer de nom ?
Laurent Lassiaz : On a fait réaliser des études qui montraient que Moliflor évoquait plus un désodorisant pour toilettes ou une chaîne de fleuristes qu'une chaîne de casinos ! D’ailleurs personne ne savait qu’on était installé à Lyon alors qu’on est la 3e entreprise du secteur, avec 21 casinos en France à Saint-Jean-de-Luz, aux Sables-d’Olonnes... Pour un chiffre d’affaires de 276 millions d’euros avec 1 600 salariés et un résultat opérationnel de 55 millions d'euros. Bref, en se renommant Joagroupe, on veut développer notre notoriété dans un secteur qui a tendance à s’endormir.
Le problème des casinos aujourd’hui ?
Les casinos n’ont pas évolué depuis des années. Du coup, ils sont devenus ringards notamment pour les jeunes. Le personnel porte toujours les mêmes tenues, il y a toujours les mêmes jeux, les casinos se ressemblent tous... Résultat, chaque année, seulement un Français sur 10 entre dans un casino. Et ce sont surtout des 45-55 ans.
Vos projets pour rajeunir la clientèle ?
On mise sur le poker qui nous permet d’attirer une clientèle plus jeune. Mais on veut aussi transformer nos casinos en des pôles de loisirs avec des bars, des restaurants, des cinémas, des discothèques... L’objectif, c’est de séduire une clientèle de non-joueurs, car aujourd’hui, les casinos attirent surtout des habitués. On va donc investir 15 à 20 millions d’euros chaque année.
D’autres projets ?
On va racheter un ou deux casinos par an, car il faut savoir qu’il y a encore une trentaine de casinos indépendants en France. De plus, d’ici deux ans, on va s’implanter en Asie et en Europe orientale, deux régions qui sont en train de légiférer pour libéraliser le secteur du jeu. Mais on s’intéresse également au jeu en ligne qui est en plein boom : dès cet été, nous allons ouvrir un site de jeux gratuits sur internet. Puis on ouvrira un site de jeux payants, car c'est un marché qui représente 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires par an en France.
Mais c’est interdit !
C’est vrai, mais si la réglementation française n’évolue pas, on ouvrira des sites de jeux payant à l’étranger.
Vos prévisions pour 2008 ?
L’interdiction de fumer dans les lieux publics qui est entrée en vigueur le 1er janvier va avoir un impact sur la fréquentation. Du coup, on mise sur des résultats équivalents à ceux de 2007.
(source : lyo
nmag.com)