Confondu par la vidéo surveillance et des traces ADN, le chauffeur livreur a été interpellé à Vaulx-en-Velin. Mais son avocat compte obtenir l'annulation de la procédure
Hier matin, au terme de deux jours de garde à vue dans les locaux de la BRB (brigade de répression du banditisme) de Lyon, H. Bannour, chauffeur livreur demeurant à Vaulx-en-Velin, a été présenté au juge d'instruction du TGI de Bourg-en-Bresse puis au JLD qui l'a mis en examen pour vol avec arme et écroué pour sa participation au braquage audacieux du casino de Divonne-les-Bains le 9 décembre 2006.
Ce soir-là, vers 1 heure du matin, cinq hommes armés et cagoulés pénètrent dans le célèbre établissement de jeux pour, en une poignée de minutes, maintenir en respect les quelque 400 personnes présentes, dérober dans les caisses des hôtesses un butin évalué à 56 000 euros, sans compter un important lot de cartouches de cigarettes, et prendre la fuite à bord d'une 406 Peugeot volée.
Le véhicule équipé de fausses plaques selon le classique système de la « doublette » sera retrouvé quelques heures, abandonné, dans un fossé du côté de Mions (Rhône).
C'est à la fois l'examen de la vidéo surveillance et des traces de sang qui ont mis les policiers sur la piste de Bannour, déjà impliqué dans une affaire d'usage de fausse monnaie.
Identifié comme l'un des acteurs de ce fric-frac qui marque un certain professionnalisme, celui-ci a reconnu être l'homme qu'on voit sur les images briser à l'aide d'un marteau les vitres des caisses tout en étant porteur d'un 44 magnum. Arme de poing qu'il aurait enterré dans un jardinet au bas du domicile de ses parents dans la banlieue lyonnaise.
Imbroglio judiciaire
Par contre, pas question pour les policiers d'en savoir plus sur l'identité de ses complices. Loi du silence oblige. Une enquête au final rondement menée et qui, dans le cadre de l'enquête préliminaire, a tenté de faire le lien avec au moins deux autres braquages, présentant de troublantes similitudes, commis au cours du premier trimestre 2006 au préjudice du même casino de Divonne mais aussi à celui d'Hauteville.
Le hic, c'est que mercredi matin, l'avocat lyonnais de Bannour, Me David Metaxas, s'est particulièrement ému du fait que la juge d'instruction de Bourg-en-Bresse ait pu interroger son client sur ces faits antérieurs dont elle n'était pas saisie par le réquisitoire introductif.
Il aurait fallu un supplétif au minimum pour ce spécialiste de la procédure pénale qui entend bien saisir dans les meilleurs délais la chambre d'instruction de la cour d'appel de Lyon afin de déposer une requête à fins de nullité.
Une deuxième partie qui se jouera cette fois sur le tapis judiciaire dans les prochains jours.
(source : leprogres.fr/Michel Girod)