Lundi 22 octobre 2007 : Salies-du-Salat : le casino fait de la résistance
Au casino de Salies-du-Salat, en ce milieu d'après-midi, les machines à sous crépitent. Arrivent enfin les joueurs venus de Toulouse par la navette. Ils ont été bloqués par un accident sur l'autoroute. « Ils sont d'accord pour repartir plus tard, dit le chauffeur. ». Guy Meyrieu, qui a acheté l'établissement en 1994, se réjouit : « nous ne sommes qu'à 80 kilomètres de Toulouse. Mais les gens qui viennent, ici, à la campagne, veulent avant tout jouer et jouer longtemps, prendre plaisir à actionner l'une des 150 machines à sous, dans un cadre agréable et dans une ambiance conviviale. » C'est dans cet esprit que Salies a décidé d'installer onze machines dont la mise n'est que d'un centime d'euro. Le directeur ne veut surtout pas s'appesantir sur la nouvelle concurrence toulousaine : « Quand j'ai acheté ici, je savais déjà qu'un jour, Toulouse aurait son casino. C'est la vie. Moi, je suis un privé, un artisan du casino. nous n'appartenons pas à la même catégorie. Et je considère que toute concurrence est bonne . Ensuite, c'est le client qui compare et qui décide.»Mais Guy Meyrieu préfère parler de ce qui le passionne : le développement de son entreprise. En 14 ans, nous sommes parvenus à atteindre le 23e rang français. Et nous dégageons un PBJ (produit brut des jeux) de 27 millions d'euros, soit les 5% qui restent quand on a payé les clients. Pour un coin perdu où l'on m'avait dit qu'il n'y avait que des vaches,c'est plutôt bien. nous avons 80 employés ; soit ils sont nés ici, soit ils y ont fait souche. Pour l'économie du pays et les finances de la commune, au travers des taxes, c e n'est pas négligeable.
Guy Meyrieu n'a nulle ambition de se mesurer aux grands groupes. Il préfère se fixer des objectifs raisonnables. « Ici, je connais
personnellement tous les clients ou presque. notre souci premier est de coller au plus près de leurs souhaits. Pour moi, il n'y a pas de gros ou de petit client. Tout le monde a le droit de s'amuser, avec ses moyens. Le casino, c'est aussi un lieu de rencontres, de lien social. A Salies-du-Salat, les vaches verront encore longtemps passer ces joueurs venus de Toulouse, du Comminges ou du Val d'Aran et désireux de « avoir un plaisir durable dans un casino à taille humaine ».