La simplification des structures du groupe Lucien Barrière (SHCLB) aura fait long feu. Dix mois après avoir déposé un projet d'offre publique d'échange sur ses deux filiales cotées, la Société des hôtels et Casino de Deauville (SHCD), d'une part, et la Société fermière du casino municipal de Cannes (SFCMC), d'autre part, le groupe Barrière a dû finalement renoncer.
Le Conseil des marchés financiers l'a autorisé la semaine dernière à retirer son offre, estimant que «les conditions ne sont plus réunies pour que soit prononcée la recevabilité de ce projet».
Ce n'était certes pas les obstacles qui manquaient depuis le début. Il s'agissait tout d'abord de convaincre les actionnaires minoritaires des deux filiales, en l'occurrence Groupe Partouche chez SFCMC et le géant du tourisme Accor chez SHCD. Accor avait prévenu dès le début qu'il n'apporterait pas ses titres à l'OPE, préférant conserver sa minorité de blocage, tandis que l'avis du Groupe Partouche sur la question semblait beaucoup moins tranché. Mais bien décidé, le groupe Barrière avait poursuivi son processus de cotation, via la double OPE sur ses filiales. Il n'avait, en revanche, pas prévu que la commission des opérations de Bourse lui demanderait auparavant «d'acquérir la marque Lucien Barrière et les marques dérivées».
Deux experts avaient donc été nommés cet été pour évaluer à la fois la valeur de ces marques et le montant des redevances que devraient payer les deux filiales SFMC et SHCD pour l'usage des marques, jusqu'ici gratuites. Or c'est bien sur ce dernier point que le bât a blessé. Le groupe Accor, qui avait donné son feu vert sur le principe du paiement des redevances, a changé d'avis, semble-t-il, une fois l'addition calculée.
Selon le groupe Barrière, en effet, «certains administrateurs de SHCD ont fait savoir qu'ils contestaient les conclusions des experts. Ce refus entraînant l'impossibilité juridique de faire autoriser le paiement d'une redevance pour l'usage des marques par SHCD».
Du coup, c'est tout le processus de simplification des structures de la galaxie Barrière qui a été remis en cause. Quant à la double OPE sur SFMC et SHCD, «son exécution était devenue impossible par un événement indépendant de notre volonté», a indiqué Dominique Desseigne, le président du groupe Lucien Barrière.
(source : lefigaro.fr)