Le succès du poker hold’em n’est plus à démontrer. A domicile, dans les arrière-salles de bistrots, les tournois illégaux prolifèrent. Un phénomène que les casinos récupèrent. Jusqu’alors, la forme de poker pratiqué dans ces établissements était le stud, un jeu de contrepartie, où le client joue contre le casino. Le hold’em est un jeu de cercle, où les compétiteurs s’affrontent entre eux.
Dans moins de deux semaines, l’établissement de Meyrin ouvrira ses premières tables. Une nouvelle qui réjouit les aficionados genevois. Parmi eux, Claudio, 28 ans: «Au casino on pourra jouer en toute légalité, sans risquer d’avoir la police aux trousses.» Tel est justement l’objectif de Yassine Ben Abdessalem, le directeur du Casino de Meyrin: «Ce jeu est actuellement pratiqué dans des conditions illégales, et qui plus est sans protection contre les addictions.» En remédiant à cette situation, Meyrin espère attirer une nouvelle clientèle et satisfaire ses habitués. «Durant les week-end, on enregistrait jusqu’à 30 demandes par jour pour l’introduction du hold’em», signale le directeur.
Concurrence divonnaise
Autant de clients qui n’hésitaient pas à franchir la frontière, direction Divonne, pour satisfaire leur soif de poker. Depuis septembre, comme trois autres casinos français, Divonne testait le hold’em. Pour Didier Brezzo, directeur de ce casino, l’expérience est concluante. «Combiné à l’entrée gratuite dans les salles de jeux traditionnels, le hold’em nous a permis d’augmenter la fréquentation de 20%.» De plus, en un mois et demi, le chiffre d’affaires réalisé à ces tables a atteint 287 000 francs. Divonne mise d’ailleurs sur ce jeu pour revenir dans le hit-parade des dix premiers casinos de France.
Durant cette courte période, Meyrin a subi une baisse de 10% de la clientèle des jeux de table. Une concurrence qui va augmenter puisqu’un décret étend l’autorisation à tous les casinos de France. «Partouche veut s’imposer comme le groupe spécialisé dans le hold’em en France», précise Didier Brezzo.
Pour Meyrin, le choix n’a pas été aussi aisé. En tant que casino B, il n’a droit qu’à trois jeux de table. Soit: le black-jack, la roulette et le stud. Ce dernier a dû être abandonné au profit du hold’em. Une décision qui enchante Stéphane nicoud, 23 ans. «Pouvoir jouer à Meyrin est idéal: c’est plus pratique que d’aller à Divonne et moins cher. Vu l’ampleur que prend le hold’em, il était temps que les casinos se mettent à la page.»
L’objectif est bien sûr d’organiser des tournois. Les inscriptions débutent vendredi et le montant de départ est fixé à 500 fr. Une occasion unique pour Thomas, 21 ans de tester son bluff sur de nouveaux adversaires: «Cela me changera des parties sur Internet. En direct, la pression est plus forte et l’intérêt d’autant plus grand. Enfin, le décor peut être vraiment sympathique: le casino, ça fait rêver!»
(source : tdg.ch)