Ouverte à Bordeaux en octobre dernier, la Cerus Casino Academy forme au métier de croupier. Un emploi où l'embauche est constante
Dans le dédale d'un immeuble près de la gare Saint-Jean à Bordeaux, au détour d'un couloir, s'échappent des éclats de rire, des bruits de jetons et autres « faites vos jeux ! ». La porte s'ouvre sur une pièce avec six tapis verts sur lesquels des élèves misent. « 95 % de notre formation passe par de la simulation », explique une formatrice. C'est dans cette petite salle que la Cerus Casino Academy prépare les mains qui distribueront demain les cartes des casinos de luxe.
embauche à la clé.Ouverte depuis octobre dernier, cette école s'apprête à former sa quatrième promotion de croupiers. Près d'une cinquantaine de personnes ont déjà appris ce métier, qui consiste à animer les jeux traditionnels, de la roulette au black jack en passant pas le stud poker. « Toutes sont parties embauchées », assure-t-on. « Cela fait partie du contrat », note Damien Engels, responsable de la communication de Cerus Casino Academy. « Les casinos nous envoient toutes les semaines des offres d'emploi pour nos élèves et le recrutement est continuel. Il faut savoir qu'il y a 193 casinos en France. Une vingtaine d'établissements devraient être construits dans les cinq ans. »
Ce secteur d'embauche est donc en plein développement, d'autant plus que le jeu se démocratise. En mai 2006, la suppression du droit d'entrée pour la salle de jeux a augmenté la fréquentation. Patrick Bruel, ancien champion du monde de Texas Hold'em Poker, a aussi contribué à rendre le poker populaire. « Même si pour l'instant le Texas Hold'em Poker n'est pas autorisé dans les casinos », précise Damien Engels. « Mais nous attendons un décret. Et trois casinos sont en train de tester le jeu à Deauville. »
Look transparent. Les jeunes croupiers de la Cerus Casino Academy sont déjà formés à cette variante du poker très « tendance ». Pour le reste, les trois mois de formation, qui coûtent 4 100 euros, sont avant tout une école de la dextérité (manipulation des cartes et des jetons) et de la discrétion. Michel Cuvillier, un des formateurs, est appelé « chef » par ces élèves qui le vouvoient. « Le croupier est chargé d'appliquer la règle du jeu », rappelle-t-il entre deux simulations de parties. « Il ne prend jamais d'initiative. S'il y a un problème, il s'adresse à son supérieur. Et puis, il ne faut jamais se faire remarquer. Le croupier est comme un bon arbitre. On l'oublie après le match. »
Pas de cheveux longs pour les hommes. Tatouage et piercing au vestiaire. Pas de montre, ni de bagues. Le look « transparent » s'impose pour les animateurs du tapis. Outre cette discrétion, la Cerus Casino Academy demande à ses élèves d'être majeurs, d'avoir un casier vierge, et d'être inscrits sur les listes électorales. « Il faut aussi être à l'aise en calcul mental », ajoute Damien Engels. « Nos croupiers connaissent les tables de multiplication par coeur jusqu'à 20. »
Dimension internationale. Travailler longtemps en position debout, généralement de nuit, avec des horaires variables : le métier de croupier n'a pas que des atouts. Le salaire de départ s'élève à 1 280 euros brut par mois. « En contrepartie, il y a des avantages sociaux et les pourboires ! » argumente Damien Engels. « Autres points positifs : la possibilité d'évolution de carrière et la dimension internationale. Les règles d'une partie de roulette sont identiques, que ce soit en France, aux USA, ou en Turquie », souligne Céline Lemonnier, responsable pédagogique. « A l'école, nous avons de nombreuses offres d'emplois de casinos anglais, suisses, marocains. C'est l'effet french touch. Cette carte permet de voyager partout. »
Pour ceux qui souhaitent tenter l'aventure, la prochaine session de la Cerus Casino Academy démarre le 9 juillet à Bordeaux.
(source : sudouest.com/jessica_agache@yahoo.fr)