Agnès Le Roux, héritière d'un des plus prestigieux casinos niçois, disparue en 1977 à l'âge de 29 ans, a été déclarée officiellement décédée par la justice sur requête de sa famille, a-t-on appris jeudi auprès de cette dernière.
La chambre du conseil du tribunal de grande instance de Nice a fait suite mercredi à la demande de déclaration définitive d'absence déposée en novembre 2005 par la famille d'Agnès Le Roux. Par ce jugement d'absence, Agnès Le Roux est considérée comme morte.
"Nous avons attendu plus de 25 ans pour faire cette demande, c'était comme une manière de la maintenir en vie, même si on n'y croyait pas", a déclaré à l'afp son frère, Jean-Charles Le Roux.
Ce jugement ouvre légalement la succession d'Agnès, essentiellement constituée des 3 millions de francs de l'époque versés à la jeune femme par Jean-Dominique Fratoni, patron du casino rival, le Rühl, en échange d'un vote contre les intérêts de sa famille lors d'un conseil d'administration du casino.
Fratoni, qui cherchait à prendre les commandes du Palais de la Méditerranée, alors dirigé par la mère d'Agnès Le Roux, avait convaincu la jeune femme de faire alliance avec lui lors d'un conseil d'administration du casino en juin 1977.
Agnès le Roux avait mystérieusement disparu au volant de son Range Rover blanc quelque mois plus tard, durant le week-end de la Toussaint 1977. Elle n'a plus donné signe de vue depuis lors.
Ces 3 millions francs de l'époque valent aujourd'hui 3 millions d'euros, estime la famille Le Roux. Ils sont bloqués par la justice sur un compte bancaire suisse au nom de Jean-Maurice Agnelet, ancien amant et avocat d'Agnès. Accusé de l'avoir assassinée, il a été acquitté par la cour d'assises des Alpes-Maritimes en décembre 2006.
Plusieurs associations caritatives, dont la Croix-Rouge, auxquelles Fratoni a légué des fonds, réclament cette somme. Durant son procès, Jean-Maurice Agnelet, aujourd'hui âgé de 68 ans, avait assuré qu'il renonçait à l'argent.
Inculpé d'homicide volontaire en 1983, l'ex-avocat, radié du barreau en 1978, avait bénéficié d'un non-lieu deux ans plus tard, faute de charges suffisantes. Il avait de nouveau été mis en examen en 2000 après une réouverture de l'enquête faisant suite à un nouveau témoignage.
Le parquet ayant fait appel de l'acquittement, il sera rejugé par la cour d'assises d'appel des Bouches-du-Rhône.
(source : metrofrance.com/NICE (
afp))