Le groupe Faure a renoncé à la délégation de service public. Mais il compte obtenir « une somme conséquente » de la mairie à titre d'indemnités
Le groupe Faure a renoncé, fin décembre, au bout d'une année 2006 riche en rebondissements (lire ci-contre) à devenir l'exploitant du casino municipal de Pau. Pierre-Louis Faure, Pascal Massoni et leurs associés ont choisi de se retirer, laissant le champ libre au groupe Tranchant, concessionnaire du site depuis dix-huit ans.
Demain, les conseillers municipaux n'auront donc qu'un choix possible. Mais le groupe Faure, qui voit s'échapper pour de bon une concession dont il avait été attributaire en février 2006, n'entend pas en rester là. Aujourd'hui, c'est d'« indemnités » dont parle Pierre-Louis Faure. « Dans cette affaire, les grands perdants, c'est nous ! Alors qu'on a quand même des droits ! »
Troisième procédure. Le Palois d'origine - qui devait être le directeur général du casino - et ses associés estiment que la nouvelle procédure d'appel d'offres, avec réduction de quinze à dix ans de la concession et augmentation de 1,5 à 4 millions du montant de la caution, ne leur laissait aucune chance. Ils considèrent, aussi, qu'Yves Urieta a rompu « abusivement » le contrat passé précédemment avec la ville, du temps d'André Labarrère. Deux procédures sont donc en cours, au tribunal administratif, depuis le mois de juin. Et une troisième va « démarrer de façon imminente ».
Cette fois, il s'agit clairement d'argent. En comptant ce qui a été engagé et les recettes escomptées qui ne viendront pas, le groupe estime avoir perdu gros dans cette affaire et demande réparation. « Tranchant avait dit dans la presse que, s'il n'obtenait pas la concession du casino, il demanderait 60 millions d'euros. Je ne dis pas que l'on va demander 60 millions, assure Pierre-Louis Faure. Mais, c'est sûr, ce sera une somme conséquente ». Des centaines de milliers d'euros au bas mot, voire des millions.
Irrégularités. Deux arguments à cela. Le patron évoque d'abord la « rupture abusive » du contrat. Mais il pointe aussi les « irrégularités et vices graves » dans la procédure de délégation de service public précédant ce contrat qui ont été révélés par le tribunal administratif de Pau en date du 22 juin.
Ces irrégularités ont conduit la justice à annuler effectivement le contrat, aux dépens du groupe Faure. Mais ce dernier y voit aujourd'hui matière à se retourner contre la municipalité. « On aurait pu le faire avant, mais ça ne servait à rien de se précipiter. Il valait mieux bien le préparer. »
L'avocat du groupe, Me Piedbois et l'un de ses confrères doivent enclencher la procédure « très prochainement ».
(source : sudouest.com/Alain Babaud)