Après le rejet de sa demande pour de nouvelles machines à sous, sa responsable porte plainte contre X pour délit de favoritisme
Frédérique Ruggieri, responsable de la société (Socodem) qui exploite le casino de Gujan-Mestras, a déposé, vendredi à Paris, une plainte contre X pour délit de favoritisme. Elle accuse la commission des jeux, et indirectement le ministère de l'Intérieur, de vouloir favoriser les deux casinos du groupe Partouche installés sur le Bassin, dont celui d'Arcachon qui perdrait de l'argent (28 % du produit brut des jeux) depuis l'arrivée des 50 premières machines à sous à Gujan-Mestras, en lui refusant les 100 supplémentaires, comme le prévoit pourtant le cahier des charges du casino.
« Un acharnement ». Frédérique Ruggieri dénonce même un « acharnement » à son encontre. Elle rappelle ainsi un premier refus d'ouverture, puis une autorisation sans machines à sous, et enfin l'attribution, l'été dernier, de 50 bandits manchots sur les 100 demandés, avec une installation différée en octobre, soit après la saison. Chaque fois, le tribunal administratif de Bordeaux a donné raison au casino.
En octobre dernier, Frédérique Ruggieri a déposé une nouvelle demande de 100 machines à sous. « Le commissaire enquêteur a donné un avis favorable, le sous-préfet et le préfet étaient d'accord, mais le président de la commission des jeux, devant lequel j'ai vainement tenté de m'expliquer (le 13 février), m'a tout de suite annoncé qu'il ne nous donnerait pas l'autorisation car on faisait perdre de l'argent au casino d'Arcachon. »
L'avis négatif de la commission des jeux a été suivi, le 7 mars, par le ministère de l'Intérieur qui motive son refus par « une saturation » de l'offre sur le Bassin.
Fonctionnement « opaque ». « Je ne comprends pas ce motif. La demande est plus forte que le nombre de machines », s'insurge la directrice de la Socodem. « Le fait que Partouche perde de l'argent ne regarde pas l'Etat. C'est une société privée. En revanche, si on la protège, j'estime que c'est du favoritisme. »
« Faut-il que j'envoie mes clients à Arcachon pour remonter leur chiffre et ainsi obtenir mes machines ? » ironise-t-elle, ajoutant aussitôt : « Je subis un préjudice qui n'est pas normal. Je veux travailler et on m'en empêche. » D'où la plainte déposée vendredi. Elle s'apprête aussi à lancer un référé devant le tribunal administratif de Bordeaux contre l'arrêté ministériel.
Le député-maire de Gujan-Mestras, M-H des Esgaulx, s'interroge, pour sa part, sur le fonctionnement « opaque » de cette commission des jeux qui doit statuer uniquement sur « l'ordre public » : « En tant que législateur, je pense qu'il faut revoir totalement la manière dont les machines à sous sont attribuées. »
« Je subis un préjudice qui n'est pas normal »
(source : sudouest.com/Ber
nadette Dubourg)