L'appel à la grève lancé par l’intersyndicale FO, CFDT, CGT et CFE-CGC a été fortement suivi sur le terrain ce dimanche 31 décembre. Ainsi, sur les 50 plus gros casinos, une trentaine a été fortement perturbée voire paralysée (Deauville, Palm-Beach, Royat, Pornichet, etc.).
Mieux encore, dans 7 établissements, le taux de gréviste a été tel que ses casinos ont du fermer complètement. Il s’agit d’Aix en Provence, Trouville, Evian, cap d’Agde, Aix les Bains, Berck et Beaulieu).
A cette liste, il faut rajouter divers endroits où, sous la pression de la mobilisation, les employeurs ont du satisfaire une partie des revendications salariales avancées par les grévistes (Lyon, Perros-Guirrec, Carnac, Saint-Malo, Le Touquet).
La réussite de cette première grève nationale est d’autant plus flagrante qu’elle intervient malgré l’utilisation de procédés qui ne font pas honneur à leurs auteurs :
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Le chantage au licenciement, les menaces, la désinformation patronale et autre méthodes de gangster ont fonctionné à plein régime les deux derniers jours, notamment depuis les déclarations provocatrices du groupe Partouche annonçant que tous les grévistes seraient licenciés, faisant ainsi sembler d’oublier que le droit de grève est un droit fondamental reconnu par la Constitution.
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Les ordres donnés par le ministre de l’Intérieur aux agents des renseignements Généraux consistant à fermer les yeux sur les graves infractions à la réglementation des jeux et à la législation sociale commises en toute impunité par les casinotiers comme à Deauville, Evian ou Forges les Eaux.
Si l’utilisation de ces procédés a certainement dissuadé des employés de rejoindre le mouvement, elles n’ont néanmoins pas pu empêcher le succès de cette journée. Celui-ci s’explique avant tout par la nature des revendications qui ont motivé la grève :
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Le retrait d’un projet d’arrêté ministériel de Sarkozy qui menace directement 3 500 emplois au niveau national.
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Une augmentation des salaires de 5% et la mise en place d’un treizième mois pour tous, dans un contexte où les casinos n’ont jamais gagné autant d’argent.
Maintenant que la détermination des employés est établie, il existe deux voies pour imaginer l’avenir :
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celle de la négociation qui suppose que le ministre de l’Intérieur revienne sur son projet et entame enfin un dialogue constructif avec les représentants des salariés lors de la rencontre prévue le 12 janvier. Elle implique également que les employeurs rouvrent les négociations salariales qu’ils ont autoritairement closes le 21 décembre dernier. C’est cette voie qui a la préférence de l’intersyndicale et des employés.
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A l’inverse, l’autre voie est celle de la politique du fait accompli et du passage en force. Si tel était le choix fait par le ministre de l’Intérieur et les patrons de casinos, l’intersyndicale, forte du succès d’aujourd’hui, n’hésiterait pas à appeler de nouveau à la grève.
La balle est maintenant dans le camp du Ministre de l’Intérieur et des casinotiers…
(source : cgt.fr)