La saison 2005-2006 des 193 casinos français a donné lieu à un nouveau record des jeux de 2,705 milliards d'euros (+2,16%), après une saison 2004-2005 marquée par la plus faible croissance des 16 dernières années, selon un bilan complet des professionnels dont l'AFP a eu connaissance mercredi.
Durant le précédent exercice, les 190 casinos en fonctionnement avaient généré un produit brut des jeux (PBJ, différence entre mises et gains) de 2,647 mds EUR, en augmentation de 1,33%, soit la croissance la plus faible depuis 1991.
Ce bilan, en demi-teinte après plus de dix exercices consécutifs en hausse du PBJ dépassant les 10, voire les 15% d'une saison sur l'autre, intervient sur fond de conflit social en raison d'un prochain arrêté du ministre de l'Intérieur (autorité de tutelle de ce secteur) visant à légaliser les "formes électroniques" des jeux de table traditionnels.
Qualifiant ces dispositions de "plan social déguisé", les syndicats, qui craignent la disparition de 3.500 emplois et réclament une hausse des salaires de 5% contre 2% proposés par le patronat, ont lancé un mouvement de grève durant la soirée de la Saint-Sylvestre, l'une des plus rentables de l'année.
"Sur les 50 plus gros casinos, une trentaine ont été très perturbés, dont au moins sept fermés", selon une source syndicale.
La saison 2005-2006 confirme le premier rang du casino d'Enghien (Val-d'Oise, seul établissement de jeux francilien), acquis quatre saisons plus tôt grâce à l'autorisation d'exploiter des machines à sous (MAS).
Avec 147,836 millions d'euros (+9,24%), il creuse encore l'écart avec son suivant immédiat, le casino de Charbonnières (Rhône) qui atteint 70,351 M EUR (-1,24%).
A elles seules, les machines à sous en service dans les 190 établissements autorisés à en exploiter ont généré un PBJ de 2,538 MDS EUR (+2,50%), soit 93,83% du PBJ total des jeux.
Lors de l'exercice précédent, au cours duquel 188 établissements étaient autorisés à en exploiter, ce rapport atteignait 93,51%, avec 2,476 MDS EUR, soit 1,48% de plus que pendant la saison 2003-2004.
Quant aux dix premiers casinos français, leur bilan (628,370 M EUR) enregistre, pour la deuxième fois consécutive, une baisse de leur PBJ (-0,06%) après celle de -3,25% constatée en 2004-2005.
Cinq d'entre eux ont enregistré un recul (allant jusqu'à -12,18% pour celui de Nice-Rhul), tandis que la plus forte progression revient au casino d'Enghien (+9,24%).
Pour la troisième année de suite, leur représentation du PBJ national (23,23%), baisse (-2,19%).
Dans ce total, la part de leurs "bandits-manchots" atteint 557,349 M EUR (+0,10%) contre -1,08% entre 2004-2005 et 2003-2004. Elle représente 88,69% de leur PBJ et 21,96% de toutes les MAS en service dans les casinos français, contre respectivement 88,55% et 20,28% la saison dernière.
La hausse du ratio MAS/PBJ des 10 premiers casinos de France (0,16%) est treize fois inférieure à celle enregistrée au cours de l'exercice précédent (2,13%).
En revanche, le produit MAS des dix, par rapport à l'ensemble, s'inscrit en nette hausse (8,28%), après une sévère baisse (12,09%) enregistrée en 2004-2005.
Les deux derniers casinos du classement (Bourbonne-les-Bains dans la Haute-Marne et La-Trinité-sur-Mer dans le Morbihan) sont, avec celui de Toulouse, les seuls établissements français à ne pas exploiter de MAS. Leur PBJ cumulé n'atteint que 91.876 euros.
(source : 20minutes.fr/AFP)