Plus d’une vingtaine de croupiers n’ont pas pris leur service, ils veulent le retrait d’un projet ministériel et des hausses de salaires
Ils se disent "smicards des tapis verts". Les personnels des casinos étaient en grève dimanche soir pour réclamer le retrait d'un projet d'arrêté ministériel jugé néfaste à l'emploi et pour des hausses de salaires. Si aucun mouvement n’a été constaté à l’établissement de St-Jean-de-Luz, à Biarritz ont en revanche, plus d’une vingtaine de croupiers n’ont pas pris leur service. Les grévistes se sont rassemblés devant le casino et ont distribué des tracts aux clients.
Les syndicats FO, la CFDT, la CGT et la CFE-CGC avaient appelé à la mobilisation estimant que "les patrons de casinos et le ministère de l'Intérieur ont choisi l'épreuve de force".
Première revendication des personnels : des hausses de salaires. "Dans les casinos français, il y a une majorité de smicards, qui travaillent dans la fumée et le bruit pendant les nuits, les jours fériés, les week-ends", souligne les syndicats. "Or les casinos n'ont jamais gagné autant d'argent" selon eux.
Mais la principale inquiétude repose sur la généralisation de l'électronique dans les établissements de jeu, avec la parution annoncée d'un arrêté du ministère de l'Intérieur, autorité de tutelle du secteur, sur "la réforme de la réglementation des casinos". L'arrêté, qui complétera le décret du 13 décembre fixant la liste des jeux de hasard "autorisés dans les casinos", légalisera les "formes électroniques" des jeux de table traditionnels, comme le black-jack ou la roulette. Ces dispositions sont qualifiées de "plan social déguisé" par les organisations syndicales, avec la disparition prévisible, selon eux, de 3.500 emplois en France.
"A la roulette électronique, la table à la même dimension, la bille tourne autour avec l'activation de la carte de crédit, le paiement est crédité directement sur la carte de crédit: plus besoin de personnel", explique un croupier. "Un autre danger des jeux électroniques est la possibilité d'obliger les salariés à effectuer plusieurs postes de travail pour le même salaire (technicien des machines à sous, bar, caisse, etc.)", ajoute-t-il.
Une rencontre est prévue entre le ministère de l'Intérieur et les syndicats dans les prochains jours.
(source : lejournal.euskalherria.com)